Le camp présidentiel est une nouvelle fois ébranlé. Après Alexis Kohler, Marlène Schiappa, Éric Dupond-Moretti ou encore Agnès Pannier-Runacher, c’est Marc Ferracci qui est mis en cause. Une enquête publiée mardi 11 juillet par Blast accuse le député des Français de l’étranger de conflit d’intérêt «digne de l’affaire Kohler».
Le proche d’Emmanuel Macron est pointé du doigt en raison de sa participation en tant qu’actionnaire d’Icare France, dirigée par son père, Pierre Ferracci. D’après Blast, cette entreprise serait devenue un sous-traitant de Pôle emploi, dont la refonte en France Travail est actuellement examinée au Parlement dans le cadre du projet de loi pour le plein-emploi. Un texte que Marc Ferracci aurait, toujours selon Blast, «piloté».
Une affirmation que l’intéressé évacue d’un revers de manche dans un communiqué de presse publié sur son compte twitter ce jeudi 13 juillet : «Passons sur l’idée selon laquelle j’aurais piloté en tant que parlementaire, une réforme préparée par le Gouvernement», ce qui selon lui, «revient à méconnaître complètement le fonctionnement de nos institutions». Et de résumer : «ces affirmations sont tout bonnement mensongères».
Mercredi 12 juillet, les députés socialistes Arthur Delaporte et Boris Vallaud ont demandé à la présidente de la commission des Affaires sociales de «saisir immédiatement la déontologue de l’Assemblée nationale». Et pour cause, le matin même – soit le lendemain de la publication de l’article de Blast – Marc Ferracci est nommé co-rapporteur du projet de loi portant sur la réforme de Pôle-Emploi.
«Au regard de ces révélations, il apparaît contestable que Marc Ferracci soit co-rapporteur de ce projet de loi, en raison du risque juridique mais aussi moral eu égard à ses liens directs et indirects avec Pôle emploi et ses sous-traitants», ont fait valoir les deux élus.
De son côté, le chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale Olivier Marleix a qualifié de «mélange des genres inacceptable» le fait qu’un «actionnaire à 35 % de la société mère du principal sous-traitant de Pôle emploi» puisse être «en même temps rapporteur de la loi sur l’avenir de Pôle emploi». Plus spécifiquement, Arthur Delaporte reproche à son collègue de ne pas avoir saisi la déontologue en amont de sa nomination.
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Mais d’après l’entourage de Marc Ferracci, la saisine du déontologue ne peut se faire qu’après avoir eu la certitude d’être nommé. Or, «il ne savait pas qu’il allait être désigné rapporteurs par ses pairs», assurent ses proches qui mettent l’accent sur la réactivité de Marc Ferracci. «Il a été nommé fin de matinée et il a saisi en fin de journée le déontologue».
Si dans son communiqué, le député Renaissance se dit «particulièrement sensible à la question du conflit d’intérêts», son entourage rappelle qu’«à chaque fois qu’il y a eu des risques de potentiels conflits d’intérêts, il s’est déporté sans aucun problème». Le député des Français de l’étranger s’est notamment engagé à ne pas intervenir sur le titre 2 du texte, relatif à France Travail.
Une preuve, selon Arthur Delaporte, de l’existence d’un conflit d’intérêts. «Le fait qu’il se déporte sur une partie de la loi, c’est bien qu’il reconnaît qu’il y a un malaise». Le socialiste pointe également le fait que «lorsqu’on est rapporteur, on travaille sur l’ensemble du texte». Ce que dément l’entourage de Marc Ferracci qui assure qu’«il se retirera sur le périmètre défini par le déontologue, ce qui signifie que ça peut être seulement sur certains sujets où il y a des risques de conflits d’intérêts».