Les «cent jours» et les émeutes n’ont pas totalement éclipsé les retraites. Plus d’un mois après la dernière manifestation contre la réforme, et alors que syndicats et patronat rencontrent la première ministre ce mercredi, l’Insoumis Manuel Bompard veut continuer de porter le combat contre le report de l’âge légal à 64 ans. Invité sur Public Sénat, le coordinateur de LFI a déclaré mercredi : «La bataille des retraites ne sera jamais perdue.» Le député du Sud-Est entend ainsi multiplier les amendements et les lois d’abrogation. Ce, «à chaque fois que nous aurons la possibilité de le faire», dit-il.
«La bataille des retraites ne sera jamais derrière nous et la bataille des retraites continuera toujours», a encore martelé ce défenseur de la retraite à 60 ans. Position dont La France insoumise ne compte d’ailleurs pas varier selon lui, puisque «l’idée de l’abrogation de cette réforme» figurera bien selon lui dans le programme de son camp pour la prochaine élection présidentielle en 2027. «Tôt ou tard dans le pays, cette loi sur les retraites sera abrogée parce qu’elle n’est pas légitime», a-t-il insisté.
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Sur le plan parlementaire, les possibilités de retour en arrière sont en réalité limitées dans la législature actuelle. Concernant les amendements, les opposants à la réforme ne pourront en déposer que dans un cadre et un calendrier précis : à partir de l’automne, au moment du vote du budget de la Sécurité sociale, véhicule par lequel la réforme a déjà été adoptée au printemps dernier. Quant à une éventuelle loi d’abrogation, les députés de la Nupes devront attendre leurs niches parlementaires respectives. Celles-ci permettent certes aux différentes forces en présence dans l’hémicycle de fixer l’ordre du jour à l’Assemblée nationale, mais elles sont limitées à une séance par groupe et par an.
La Nupes, qui regroupe les quatre principaux partis de gauche (LFI, EELV, PS, PCF), aura donc quatre occasions par an de revenir sur l’impopulaire mesure votée à la mi-avril. Au moins sur le papier en tout cas. Car une même menace continuera toutefois de planer sur ce scénario, à savoir le recours à l’article 40 de la Constitution, qui prévoit qu’une proposition de loi ne peut grever le budget de l’État en instaurant des dépenses non financées. Rarement utilisé jusqu’ici, ce garde-fou a été invoqué pour déclarer irrecevable la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot le 8 juin dernier.