Jean-Philippe Tanguy est député RN de la Somme, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale.
LE FIGARO. – L’Avenir français tient son congrès ce samedi 7 octobre. Comment peut-on définir votre mouvement ?
Jean-Philippe TANGUY. – L’Avenir français est fier d’avoir fait revenir à l’Assemblée nationale un mouvement véritablement gaulliste, une force politique disparue depuis la trahison du référendum de 2005 en dehors de personnalités courageuses mais trop isolées. Grâce à la confiance de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, l’Avenir français compte cinq députés et des dizaines d’élus de terrain. Nous travaillons en harmonie avec le Rassemblement National, en particulier au sein du groupe parlementaire.
Loin du bruit et de la fureur, nous contribuons à montrer que notre projet pour la France incarne le vrai «arc de la raison» quand le macronisme porte le véritable extrémisme. Qu’y a-t-il de raisonnable dans l’ultralibéralisme, cette doctrine qui croit que les frontières doivent être ouvertes, que l’économie peut être déménagée au bout du monde, que les Hommes peuvent migrer où bon leur semble? Le Macronisme est un désordre général sous un vernis technocratique.
La «stratégie de la cravate» tant commentée n’est pas une tactique, cela témoigne en réalité de ce que nous sommes et serons si les Français nous font confiance. Je pense que c’est paradoxalement cette sincérité qui perturbe nos adversaires.
Quelle est la place de l’Avenir français auprès du RN et de Marine Le Pen ?
Nous nous sommes mis au service de Marine Le Pen il y a trois ans, sans accord politicien. Je comprends que cela soit dur à croire tant c’est éloigné des pratiques politiques habituelles !
Contrairement à Emmanuel Macron qui a peur de son ombre, paralysant ainsi l’appareil d’État par la courtisanerie, Marine Le Pen fait confiance à ceux qui veulent faire leurs preuves au service de son projet politique. À la tête du pays, l’éthique de responsabilité de Marine Le Pen serait en elle-même une révolution plus efficace que tous les cabinets de conseil.
Il faut d’ailleurs souligner que la candidature d’Éric Zemmour lors de la dernière présidentielle a eu un mérite : montrer clairement aux Français quelles forces politiques voulaient aider Marine Le Pen à gouverner, et ceux qui préféraient commenter le déclin national.
L’Avenir français est-il un mouvement politique de droite ?
Oui, nous avons toujours revendiqué incarner une droite gaulliste. Nous estimons que les Français ne cherchent pas seulement l’ordre pour l’ordre, mais un ordre juste, garante d’une prospérité partagée et de progrès durables.
Cette « certaine idée de la France » portée par le gaullisme est fondée sur la souveraineté nationale et populaire, la solidarité et la laïcité, le respect du savoir et de la science, la foi dans un monde multipolaire et dans la dignité égale de toutes les nations. Ces valeurs témoignent de spécificités françaises profondément enracinées dans notre civilisation qui nous éloignent des mouvements conservateurs ou libéraux dans autres démocraties.
Selon vous, quel chemin devrait prendre Marine Le Pen pour être élue en 2027 ?
Je pense que Marine Le Pen a entamé depuis longtemps son chemin vers la victoire, en éliminant un à un les obstacles mis à travers de sa route. Rarement le destin d’une femme d’État n’aura autant suivi la rencontre d’un destin et d’un peuple.
L’Avenir Français contribuera à montrer que la France n’est vouée ni au déclin ni à la gestion de la pénurie et du chaos. Nous fêtons par exemple cette année le 50e anniversaire d’un déficit budgétaire continu. Nous devons montrer aux Français que cette gabegie n’a rien de fataliste, que la rupture incarnée par Marine Le Pen et Jordan Bardella permettra de renouer avec le rêve français.