À la tête de Marseille pendant un quart de siècle (1995-2020), Jean-Claude Gaudin s’est éteint ce lundi à l’âge de 84 ans dans son domicile varois. Depuis l’annonce de sa mort, les messages affluent pour rendre hommage à celui qui a dédié une grande partie de sa vie à la cité phocéenne.
Emmanuel Macron, qui a officialisé la mort de cette figure de la droite dans un message sur X, a salué «cet enfant de Mazargues» qui «s’était hissé aux plus hauts postes de la République qu’il a servie». «De sa ville, sa passion, il avait l’accent, la fièvre, la fraternité. Je pense à ses proches et aux Marseillais», a poursuivi le chef de l’État, qui cultive depuis son élection une relation privilégiée avec «sa ville de cœur».
Toujours sur le réseau social, son prédécesseur Nicolas Sarkozy a salué une figure «intransigeante dans ses convictions, fidèle à ses proches et à sa famille politique», un «un ami si cher sur lequel (il) a toujours pu compter.» L’ancien président a également évoqué sa ville des Bouches-du-Rhône «qu’il chérissait comme un enfant du pays». «Parler avec lui était toujours une occasion de s’enrichir de mille anecdotes, et de rire de tout et de tous». De son côté, François Hollande a rendu hommage à celui qui «incarnait avec talent et chaleur une sensibilité qui compte encore dans notre pays». «Sa passion pour Marseille s’ajoutait à celle qu’il nourrissait pour la République. Il m’a toujours accueilli avec élégance et sympathie», a ajouté l’ancien président socialiste. «Militant, chef de famille, ami qui n’oubliait pas, il était d’abord un homme bon», a commenté de son côté François Bayrou, patron du MoDem.
Dans sa famille politique, le président des Républicains, Éric Ciotti, s’est ému de la disparition d’«un ami», avec lequel il a fait ses premiers pas dans la droite provençale au sein de son cabinet. «J’aimais sa gouaille. J’admirais son courage. J’écoutais ses conseils. Je suis fier d’avoir travaillé à ses côtés», a déclaré le député des Alpes-Maritimes. «La France perd un grand homme au service de la politique et des territoires, je perds un ami», a renchéri Gérard Larcher, président LR du Sénat.
L’émotion s’est emparée du paysage politique marseillais, dont Jean-Claude Gaudin a été successivement conseiller municipal, puis député, président de la région Sud, sénateur et enfin maire de la ville. «À celui qui aimait tellement Marseille, son histoire et ses habitants, je veux rendre un hommage ému et sincère. Il manquera à cette ville. Sa trace restera», a réagi l’édile de la cité phocéenne, Benoît Payan, qui a fait basculer la mairie à gauche.
«L’histoire rappellera à quel point c’était un grand homme politique français, comme il n’en existe plus», a écrit Renaud Muselier, président de la Région Sud, qui l’a longtemps fréquenté. «Il a servi cette ville et a su l’incarner, avec un talent exceptionnel», a ajouté celui qui est depuis passé sous bannière macroniste.
Décrite comme l’héritière de Jean-Claude Gaudin lors des dernières élections municipales, son ancienne adjointe Martine Vassal a adressé un dernier message à ce «grand homme d’État, et surtout un homme avec un cœur énorme». «Il était comme un père pour moi, tout le monde le sait, mais je veux écrire», a déclaré celle qui lui a succédé à la tête de la métropole Aix-Marxeille-Provence.