Emmanuel Macron continue de souffler le chaud et le froid. Quelques jours après avoir «clarifié» ses propos exhortant Tsahal à cesser ses frappes tuant «bébés, femmes et personnes âgées» à Gaza, le président de la République a profité d’une rare visite d’État en Suisse pour défendre la position «équilibrée», qui n’a «jamais varié», de la France à propos de la guerre opposant Israël au Hamas.
«La position française est claire. Elle s’inscrit dans l’histoire qui est la nôtre (…), qui est à la fois d’avoir un engagement historique à l’égard d’Israël et de ne jamais transiger au droit d’Israël à vivre en paix dans la région, (et de soutenir) les aspirations légitimes du peuple palestinien et (de) continuer à œuvrer pour une solution à deux États», a-t-il dit ce mercredi soir 15 novembre depuis la capitale suisse, Berne. «Il n’y aura pas de sécurité pour Israël s’il n’y a pas un débouché politique à la question palestinienne», a-t-il ajouté. «Cette position (…) c’est celle que je défendais il y a déjà quelques années (…) Cette position est exactement celle que j’ai exprimée aux Françaises et aux Français quand j’ai pris la parole le 12 octobre dernier», peu après l’attaque terroriste du Hamas.
Emmanuel Macron a profité de cette prise de parole pour condamner «avec la plus grande fermeté» les bombardements d’infrastructures civiles à Gaza. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous les bombardements de civils en particulier d’infrastructures civiles qui doivent être protégées au titre de notre droit international et du droit humanitaire», a-t-il dit.
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Dans le même temps, le chef d’État a justifié son absence à la marche contre l’antisémitisme, qui s’est déroulée dimanche à Paris, affirmant que le débat sur sa présence «n’avait pas lieu d’être». «Si ma position sur l’antisémitisme avait pu être ambiguë une seule seconde, je comprends qu’on aurait pu me demander de la clarifier. Mais elle ne l’a jamais été, et j’ai été implacable» sur le sujet. Et de tacler le Rassemblement national: «À deux reprises, j’ai combattu le Front national devenu Rassemblement national, dont les gênes viennent aussi de là.»
Selon Emmanuel Macron, la «place d’un président de la République n’est pas d’aller à une marche». «Mon rôle est de travailler à la libération de nos otages, et de continuer à préserver dans cette période l’unité de notre pays, et de ne jamais renvoyer dos à dos les uns et les autres». Et de clamer: «Protéger les Français de confession juive, ce n’est pas mettre au pilori les Français de confession musulmane».
En ce sens, Emmanuel Macron a «condamné avec la plus grande force» la profanation de dix stèles juives dans un cimetière militaire allemand, dans l’Oise. Il faut lutter «contre toutes les formes d’antisémitisme. Elles n’ont pas lieu d’être dans la République (…) et nous ne lâcherons rien sur ce combat». «Ce combat passe par l’éducation de nos enfants, de nos jeunes, qui confondent aussi aujourd’hui beaucoup trop de choses, et il nous faut rappeler l’histoire», a-t-il finalement indiqué.