C’est l’avenir de l’Union européenne qui se jouera lors du scrutin de juin prochain, si l’on en croit Marion Maréchal. Invitée du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première», la tête de liste de Reconquête veut saisir «l’occasion historique de faire basculer la majorité au Parlement européen», aujourd’hui tenue par le centre et les libéraux. «Nous avons la possibilité de voir des partis conservateurs devenir le vrai centre de gravité (…) pour que l’Union européenne ne se fasse plus contre les intérêts des Français», a-t-elle poursuivi.
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Prise en étau entre le RN et LR, Marion Maréchal a une fois de plus tendu la main aux élus de droite pour se «mettre autour de la table» à l’approche des élections européennes. «Il y a des individualités avec lesquelles je souhaiterais travailler : François-Xavier Bellamy, Bruno Retailleau, Nadine Morano, Julien Aubert…», a-t-elle énuméré, affirmant ne pas avoir «d’ennemis à droite». Avant de cingler : «le problème, c’est qu’ils sont aujourd’hui prisonniers dans une alliance avec le centre qui les pousse à une mort politique.» En parvenant à réunir les bancs de la droite, Marion Maréchal souhaiterait notamment «mettre fin à l’ambivalence» des eurodéputés LR au Parlement européen, qui s’aligneraient selon elle sur la majorité d’Ursula von der Leyen et non sur les idées pour lesquelles «ils ont été élus».
Pour tirer son épingle du jeu, la candidate d’Éric Zemmour souhaite profiter des européennes pour faire tomber des barrières pour construire «une nouvelle force de droite». Sans surprise, cette dernière a ainsi livré sa partition sur l’«union des droites», réclamée en vain par Reconquête à la dernière élection présidentielle puis aux législatives. «La majorité des électeurs de droite, LR, RN et Reconquête, sont pour cette alliance», a-t-elle fait valoir, bien décidée à «installer une nouvelle offre de droite». Et de mettre en garde : «Aucun parti politique, pas plus que le RN qu’un autre, ne peut gagner seul». La tête de liste du RN, Jordan Bardella, avait quant à lui déclaré ne pas désespérer de voir sa concurrente «rejoindre le camp de ceux qui peuvent gagner».
En s’élançant dans la course aux européennes, Reconquête, qui n’avait décroché aucun député aux dernières élections législatives, espère également connaître un nouveau souffle. «Je ne considère pas que l’aventure d’Éric Zemmour à la présidentielle est un échec. Je vois beaucoup de perspectives enthousiasmantes», a balayé Marion Maréchal.