Le premier débat de la campagne des européennes organisé par Le Figaro est inédit. Diffusé ce mardi 30 janvier à partir de 21 heures sur notre site internet, puis jeudi 1er février sur «Le Figaro TV», il oppose pour la première fois les députés européens François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains en vue du scrutin du 9 juin, et Pascal Canfin, président (Renaissance) de la commission environnement du Parlement européen. L’occasion pour les deux hommes de confronter leurs visions de l’Union européenne en plein mouvement de contestation des agriculteurs.

Dans le camp de François-Xavier Bellamy, on aborde cette émission comme un moyen de mettre le macronisme face à son bilan européen, d’éclairer les divergences de fond de manière concrète, et de pointer les fragilités d’une Europe vivement contestée par certains syndicats agricoles. Du côté de Pascal Canfin, meneur putatif du camp Macron en vue des européennes, l’ambition affichée est de débusquer les «fake news». Tout en tentant de montrer que les politiques environnementale et agricole ne sont pas incompatibles à l’échelle européenne.

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Pour François-Xavier Bellamy, le terrain est idéal pour désigner la politique macroniste qu’il juge responsable des dérives réglementaires de l’Union européenne. À ses yeux, Pascal Canfin, ancien patron du WWF (World Wide Fund for Nature) issu des Verts, ne peut qu’incarner une forme de décroissance de gauche. Un mauvais procès selon son interlocuteur, qui revendique une écologie à la fois «ambitieuse» et «pragmatique». L’agenda de baisse de la production agricole européenne, dénoncée par LR ? «Nous n’avons jamais voté ça», répète Pascal Canfin, en plaidant pour un meilleur financement de la «transition agricole» par les «grandes coopératives» et la «grande distribution».

Sur ces questions, les deux débatteurs ne manqueront pas d’opposer leur approche de l’Europe dans le prolongement d’une joute déjà engagée à distance dans les médias et sur les réseaux sociaux. «Nous aurons beaucoup de choses à dire. Ce n’est pas un débat à prendre à la légère et c’est un adversaire à prendre au sérieux», s’impatiente un proche de Bellamy. Convaincu que le candidat de la droite ne manquera pas de s’attaquer au «Pacte vert» européen (ou «Green deal»), ce paquet législatif d’une cinquantaine de textes, l’une des cibles principales de la colère paysanne.

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Dans l’équipe de François-Xavier Bellamy, comme dans celle de Pascal Canfin, le débat a été préparé à partir des prises de position et déclarations publiques de l’adversaire. Il a fallu analyser les votes, les amendements, tout un travail législatif déjà suivi de près, à la veille d’une confrontation d’idées qui devra aussi contribuer à «rapprocher» les Français des réalités européennes. Reste à savoir ce que l’un et l’autre défendent et rejettent le plus dans le bilan qu’ils partagent au niveau de la Commission européenne, où la droite (soutenue par LR), les centristes (dont Renaissance) et les sociaux-démocrates doivent s’accorder.