C’est un vieux clivage que François-Xavier Bellamy veut dépoussiérer, à moins de deux mois des élections européennes. «En France, il y a une gauche et il y a une droite, et il y a des réponses de gauche et des réponses de droite», a tranché la tête de liste des Républicains (LR), invité ce dimanche du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première».

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L’eurodéputé, dont la liste stagne entre 8 et 8,5% des intentions de vote, entend mettre court au «en même temps» macroniste, qui avait brutalement enterré l’ancien monde politique. «Le faux clivage qu’on a voulu nous imposer pendant des années nous a conduit dans le mur. On nous avait promis un nouveau monde, mais en réalité, il n’y a plus rien qui marche aujourd’hui !», a-t-il raillé, lui qui n’a «jamais cru» au dépassement d’Emmanuel Macron.

Il n’empêche, beaucoup «d’électeurs de droite» se sont laissés tenter par l’aventure du chef de l’État. «C’est le moment de voir ce qu’ils ont fait de vos voix, leur a lancé François-Xavier Bellamy. Derrière les fictions du en même temps, il y a un camp macroniste qui assume d’être le supplétif de la gauche.»

Pas question néanmoins de laisser Jordan Bardella tirer les fruits de la «fin du en même temps», professé par son concurrent LR. «Il ne faudrait surtout pas se tourner vers un parti qui se dit ni de droite ni de gauche comme le Rassemblement national», a poursuivi l’agrégé de philosophie. Ce, alors que la liste RN caracole toujours à plus de 30% d’intentions de vote.

«Jordan Bardella agrège les voix en ne disant rien et ne faisant rien», a étrillé François-Xavier Bellamy, relevant l’absence remarquée du patron du RN aux deux premiers débats télévisés. «Il va bien falloir qu’il sorte du silence et de l’ambiguïté. Nous serons là pour lui rappeler la vacuité de son bilan», a pressé l’eurodéputé qui veut jouer la carte du sérieux.

Avant de rappeler que le parti nationaliste était déjà arrivé en tête des deux derniers scrutins européens : «Qu’est-ce qu’ils ont fait des voix qui leur ont été confiées ? Ils n’auront pas déplacé une seule virgule dans un texte européen, ni mené une seule bataille au Parlement européen !»

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Interrogé sur le dérapage des comptes publics, et alors que la droite agite la menace d’une motion de censure, François-Xavier Bellamy a pointé «une situation unique en Europe». «Alors que le gouvernement annonce un dérapage budgétaire, tous nos voisins sont en train de nous désendetter», a-t-il illustré, sans revenir sur l’hypothèse de renverser l’exécutif. Reste néanmoins une seule et même ligne rouge : «S’il y a la moindre augmentation d’impôts, (…) alors il faudra évidemment protéger les Français.»

«Quand on est au pouvoir depuis sept ans, la moindre des choses c’est d’assumer», a-t-il ajouté, alors que la récente dégradation des finances a semblé tendre les relations entre le patron de Bercy, Bruno Le Maire, et le chef de l’État. «Que le président essaie de se défausser sur Bruno Le Maire, et que Bruno Le Maire essaie de se défausser sur Emmanuel Macron… C’est désolant !»