David Lisnard, maire LR de Cannes et président de Nouvelle Énergie, était à côté de François-Xavier Bellamy lundi soir à Paris pour affirmer son soutien «essentiel et vital» dans la campagne européenne du candidat des Républicains. Au premier étage du café Beaubourg, à deux pas du Centre Pompidou, les deux hommes se sont mis d’accord sur le choix symbolique du lieu en mémoire de l’ancien président de la République, «meilleur économiste de France, littéraire, enseignant… qui a réussi à hisser la France à la hauteur de l’après de Gaulle», rappelle le maire sudiste avant de rappeler que Pompidou fut aussi celui qui affirma que l’on était «européen en étant français».

David Lisnard souhaite que son candidat fasse «le meilleur score possible à la fois pour que la France soit entendue au Parlement européen et pour l’avenir de la France». Ce soutien public n’est pas une réelle surprise tant les hommes ont l’habitude de travailler régulièrement ensemble dans le cadre des travaux qu’ils mènent notamment avec Hervé Morin, président des Centristes. «Je suis François-Xavier depuis des années et dès le début, j’ai été admiratif de son talent et de sa compétence».

Parlant des européennes comme d’un moment «crucial», Lisnard invite la droite à «engager une nouvelle espérance» et à mener un «combat pour la liberté». Bellamy reprendra cette ambition de «liberté» comme enjeu majeur de ce scrutin. Ou comment sortir d’une Europe de plus en plus contraignante sur le plan normatif en dessinant une nouvelle vision de l’Union européenne basée sur moins de textes et davantage de coopération internationale, dans le respect des souverainetés nationales.

Liberté, efficacité, dignité, subsidiarité… Lisnard fixe des objectifs et formule une promesse : «Aujourd’hui, ce qui nous porte, ce qui nous guide, c’est la volonté d’être utile à notre pays qui a tout au XXIe siècle pour être une puissance rayonnante». Il plaide pour que cette élection soit l’occasion pour la droite de poser la «première pierre d’une espérance face à une crise de la démocratie». Pour le maire de Cannes, le «déclassement français et le déclassement européen ne sont pas une fatalité». Saluant les combats de Bellamy à Bruxelles, «contre le Hijab» par exemple ou face au «désastre» de la politique énergétique, David Lisnard explique: «Nous menons ce combat parce que nous sommes convaincus que les principes qui sont les nôtres sont au cœur des attentes de nos compatriotes». Puis il déroule le triptyque du rebond progressif qu’il espère pour sa famille politique : «audibles», «crédibles», «éligibles».

Le soutien de Bellamy, auquel on prête parfois des ambitions présidentielles, trace également des perspectives au-delà du scrutin du 9 juin qui, selon lui, constitue une «étape vers le renouveau du pays», à partir de 2027.

Le candidat se réjouit pour sa part de ces marques d’estime et voit en Pompidou plus qu’une «nostalgie», une «ambition». «Aujourd’hui, notre pays est en train de décrocher… Nous pouvons chercher dans la figure de Pompidou les clefs pour nous construire et la clef est celle que tu portes avec détermination depuis si longtemps, c’est la liberté». François-Xavier Bellamy en profite pour blâmer Emmanuel Macron auquel il prête l’ambition de «renforcer encore la centralisation européenne» et «d’aller toujours plus loin dans la spirale de la dépense publique». Celui qui refuse de voir les européennes comme un «référendum national», oppose à l’approche macroniste un projet LR consistant à «retrouver la confiance et la liberté». Devant David Lisnard, qui est aussi président de l’Association des maires de France, le candidat établit un parallèle entre ce que vivent les élus locaux aujourd’hui et les contraintes européennes.

«C’est de nous-mêmes que vient notre propre fragilité. L’intensité du contrôle, de la défiance, de la surveillance, de l’asphyxie généralisée de notre société… Nous voulons sortir d’une Europe de la norme et rentrer dans une Europe des stratégies collectives», soutient la tête de liste LR.

À quelques semaines du scrutin, la liste LR est toujours estimée entre 7% et 8% des intentions de votes. Et les deux élus sont conscients de la difficulté. Mais se disant pleinement engagé dans la «bataille», David Lisnard veut croire que les choix des électeurs de droite ne sont pas cristallisés et qu’ils finiront par être sensibles aux «principes» défendus par LR. Une militante voit des signaux positifs remonter du terrain où les militants auraient un appétit pour les qualités de Bellamy et la densité de son discours.

Aussi, le rejet d’Emmanuel Macron dans l’opinion et la campagne difficile de sa candidate Valérie Hayer, que le candidat LR croit désormais «perdue», pourraient ouvrir des perspectives. David Lisnard pense que la rançon du travail finira par payer et conclut: «Nous, on veut toujours gagner, toujours être devant mais on ne sera devant que pierre après pierre, en étant cohérents. Et ce que l’on veut construire, c’est cette cohérence».