Six personnes, dont quatre enfants, ont été blessées ce jeudi à l’arme blanche par un individu dans un parc à proximité d’Annecy (Haute-Savoie). «La Nation est sous le choc. Nos pensées les accompagnent ainsi que leurs familles et les secours mobilisés», a réagi dans la matinée Emmanuel Macron sur Twitter, dénonçant une «attaque d’une lâcheté absolue». La première ministre Élisabeth Borne est attendue sur place dans la journée, a annoncé Matignon. «L’individu a été interpellé grâce à l’intervention très rapide des forces de l’ordre», a également communiqué le ministère de l’Intérieur. Selon les informations du Figaro , il s’agirait d’un «demandeur d’asile» de nationalité syrienne.
Les débats ont laissé place à l’émoi à l’Assemblée nationale, où les députés ont aussitôt observé une minute de silence à la demande de Yaël Braun-Pivet. Alors qu’elle s’apprêtait à faire un rappel au règlement dans le cadre de l’examen de la proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites, la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, a tenu à partager son «émotion». «Être en ce moment dans l’hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d’amendements nous paraît en total décalage par rapport à l’effroi qui submerge notre pays», a réagi la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé.
EN DIRECT – Enfants blessés à Annecy : Emmanuel Macron dénonce la «lâcheté absolue» de l’attaque
L’attaque visant des enfants en bas âge a suscité l’incompréhension dans la classe politique. «Comment est-ce possible ? Attaquer des petits ! Les frapper avec un couteau !», s’est ainsi indigné le leader insoumis, Jean-Luc Mélenchon. «Les mots sont impuissants quand des enfants sont attaqués», a commenté l’écologiste Sandrine Rousseau, adressant sa «solidarité» aux familles des enfants touchés.
Toujours sur les réseaux sociaux, le président des Républicains, Éric Ciotti, a fait part de son «immense émotion» et de «sa grande colère». À la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), où se trouve la ville d’Annecy, Laurent Wauquiez a adressé tout son «soutien» aux victimes et à leurs proches : «Cette attaque sur des enfants est le sommet de l’abomination.»
Le profil de l’assaillant a en outre été rapidement pointé du doigt par la droite nationaliste, rattachant ce drame à l’immigration. «La barbarie a frappé ce matin à Annecy lors d’une attaque (…) perpétrée par ce qui serait un migrant demandeur d’asile syrien», a réagi le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella. «Quand on s’attaque à des enfants, c’est à l’innocence qu’on s’attaque, et c’est toute la France qu’on meurtrit», a-t-il mis en garde. De son côté, Marine Le Pen s’est contentée d’adresser ses «pensées» aux victimes et à leurs proches.
Le patron de Reconquête, Éric Zemmour, a quant à lui dénoncé ce qui s’apparente à ses yeux à des «francocides», c’est-à-dire un meurtre en raison de la nationalité française. «Nos enfants sont en danger de mort et nous regardons ailleurs. Jusqu’à quand ?», a-t-il interrogé. Devant la minute de silence observée à l’Assemblée nationale, le vice-président du parti, Guillaume Peltier, a sommé les élus d’être «courageux» et d’agir «enfin contre l’immigration de masse et l’islamisme conquérant».