Dimanche, dès 6h30, Meyer Habib a envoyé un SMS à Emmanuel Macron. Le député apparenté LR des Français de l’étranger souhaitait informer le président de la République de certaines informations concernant Avidan, un jeune français originaire de Bordeaux pris en otage par le Hamas. En lien étroit avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, l’élu – dont la circonscription recense quelque 200.000 Français installés en Israël – communique les éléments dont il dispose. Lundi, il estimait à «7 ou 8» le nombre d’otages français restant entre les mains de l’organisation terroriste palestinienne.
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Après avoir fait part aux autorités israéliennes du soutien «total» de plusieurs membres des Républicains, le parlementaire a également échangé avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la présidente de l’Assemblée nationale. «Bravo Madame la présidente, chère Yaël Braun-Pivert, tu as pris la bonne décision» a-t-il réagi lundi, en découvrant le communiqué de l’Assemblée annonçant l’interdiction de la venue au Palais Bourbon d’Abu Daqqa, membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Dans le climat actuel empreint de «sidération, tristesse, solidarité et inquiétude», Meyer Habib estime que la France doit veiller à ne pas accepter l’organisation de certains événements qui pourraient être perçus comme des «incitations au terrorisme». Le député franco-israélien, qui compte deux enfants à Tel Aviv et trois neveux mobilisés au sein de l’armée Tsahal, regrette l’annulation de vols entre la France et Israël par la compagnie Air France.
«J’ai pu avoir accès à des images d’une horreur absolue, que je ne peux pas partager», confie-t-il, en colère face aux réactions d’une partie de l’extrême gauche en France. D’ailleurs, il réclame la «dissolution du NPA», le Nouveau parti anticapitaliste de Philippe Poutou, et il estime que certains députés de la France Insoumise doivent être «privés de leur immunité et pénalement sanctionnés».
Meyer Habib voit aussi divers «signaux faibles préoccupants» d’un soutien au terrorisme en France. «Quand on voit certaines réactions, on a des raisons d’être inquiets», soutient le porte-voix des craintes de la communauté juive. Avant de se rendre en Israël dans les prochains jours, le député a sollicité un entretien avec Emmanuel Macron. Mais il prend avec des pincettes les messages rassurants des autorités françaises. «J’ai entendu ce matin le ministre Gérald Darmanin dire qu’il n’y avait pas de menace particulière en France. Je l’écoute mais je me souviens aussi que l’on nous avait dit la même chose avant Toulouse, l’Hyper Cacher, Sarah Halimi, la Bataclan, Charlie Hebdo… Je suis inquiet face au développement des Frères musulmans en France. Il faut ouvrir les yeux !», martèle le député français. Pour l’heure, une vingtaine d’actes antisémites auraient été recensés en France depuis 48 heures selon le gouvernement.