Alors que les attaques visant les forces de l’ordre et les élus se multiplient, le président du Rassemblement national monte une nouvelle fois au créneau. Invité sur France Inter ce lundi 10 juillet, Jordan Bardella a déclaré qu’il fallait que l’atteinte à l’intégrité physique «retrouve son caractère sacré». Et de déplorer que «les peines ne [soient] pas suffisamment fermes dans notre société».
Et pour cause, depuis les émeutes survenues à la suite de la mort de Nahel, de nombreux élus de droite et du RN enchaînent les appels à intensifier l’arsenal répressif. «On connaît les causes de ce qui s’est déroulé dans notre pays : une politique pénale laxiste, un affaiblissement continu des moyens donnés aux forces de l’ordre, et une politique d’immigration complètement folle qui a suscité des tensions communautaristes dans d’innombrables quartiers», fait valoir Jordan Bardella convaincu que «si l’on ne donne pas l’impression de fermeté, on continuera à voir émeutes après émeutes, des violences se commettre sur notre sol».
À lire aussiGuillaume Tabard: «Traiter ou éluder la question identitaire?»
Suspension des allocations familiales aux parents de mineurs récidivistes, levée de l’excuse de minorité ou encore abaissement de la majorité pénale et création de centres de redressement pour mineurs… Le député européen appelle au «sursaut sécuritaire» et «pénal» afin de permettre «aux jeunes de prendre conscience de la gravité des faits». Plus spécifiquement, Jordan Bardella souhaite qu’à chaque atteinte à l’intégrité physique constatée, «une peine de privation de liberté» soit prononcée, et ce, même si l’auteur des faits est mineur.
Le bras droit de Marine Le Pen plaide notamment pour la création de centres de redressement pour mineurs «encadrés par des militaires». «C’est une proposition assez ancienne qui avait été faite par le président [Nicolas] Sarkozy et Ségolène Royal, et que Gérald Darmanin a proposé pour le territoire de Mayotte», fait-il valoir. Le président du RN se dit favorable à sa généralisation à l’ensemble du territoire national. Et d’insister : «Si on ne sévit pas dès le premier délit, on tombe dans une spirale de la récidive.»
«Nous sommes également favorables à l’expulsion systématique de délinquants et de criminels étrangers» qui représenteraient, d’après lui, «25% des détenus». Pour Jordan Bardella, le «lien entre l’immigration et ce que nous avons vécu» ne fait aucun doute. «Ceux qui cassent sont les petits frères de ceux qui cassaient en 2005. On voit bien dans ces territoires qu’est arrivée à l’âge adulte une génération qui, pour paraphraser Max Gallo, est physiquement d’ici, incontestablement d’ici, mais dont l’âme est ailleurs.», a-t-il ajouté.
À lire aussi«Les émeutes n’ont rien à voir avec l’immigration»: la fabrique d’un contre-récit
Néanmoins, il assure que ni lui, ni le RN n’ont de «conception ethnique ou raciale» de la nationalité française. «Nous pouvons parfaitement être issus de l’immigration et se sentir pleinement français», concède-t-il. «Il faut remettre du commun dans notre société, et tout commence par l’école», assure Jordan Bardella qui déplore que «l’école [ait] abandonné l’enseignement des savoirs fondamentaux, (…) banni certains passages glorieux de l’Histoire de France et (…) enseigné à toute une génération la repentance permanente, à savoir que la France avait tout mal fait dans son Histoire».