Les dossiers de la rentrée sont nombreux, et le président sera au rendez-vous. C’est en tout cas le message qu’a tenté de faire passer Emmanuel Macron lundi soir, dans une longue interview accordée à Hugo Travers et diffusée sur sa chaîne YouTube «HugoDécrypte». Un entretien de rentrée consacré à «l’avenir des jeunes», dans lequel le chef de l’État s’est exprimé sur les chantiers qu’il souhaite ouvrir dans les mois à venir. Le locataire de l’Élysée est notamment revenu sur l’interdiction de l’abaya, annoncée par son ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, et qui continue de susciter la critique.
Après Élisabeth Borne dimanche, c’est donc au tour d’Emmanuel Macron d’assurer le service après-vente de cette mesure. «Le ministre a eu raison d’être clair», a d’emblée affirmé le chef de l’État, n’hésitant pas à «féliciter» le benjamin de la macronie. «Ça ne stigmatise personne», a-t-il ajouté. Car «c’est un sujet où il faut être intraitable. Maintenant, il faut que tout le monde s’y range.» Il s’agit selon le chef de l’État de répondre à une situation mettant en péril l’école «gratuite, laïque et obligatoire». «On ne veut pas savoir d’où viennent (nos enfants), ce qu’ils pensent. C’est un élément de justice, parce que ce sont des républicains et des citoyens qu’on forme.»
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Emmanuel Macron en a profité pour aborder la question de l’uniforme, que Gabriel Attal veut expérimenter à l’automne. Plutôt favorable à une expérimentation à l’échelle des chefs d’établissements, le locataire de l’Élysée a finalement là aussi validé cette annonce, relatant la «pression» qui pèse sur le sujet. «Expérimenter, évaluer, permettra d’éclairer le débat public», a-t-il fait valoir. Se disant enclin à «éviter les tenues qui vous renvoient à une religion, parce que ça vous exclut et ça vous sépare», et «éviter les tenues qui mettent de la stigmatisation sociale» ou sont «trop excentriques», pour les mêmes raisons.
Un argument de «justice» repris à l’évocation des vacances scolaires, que le chef de l’État souhaite repenser. Le sujet doit être ouvert, «sans tabou» et par le biais de la concertation. «Est-ce qu’on a les meilleures conditions pour apprendre? La réponse est non», a-t-il avancé. Avant d’assurer que les grandes vacances sont en réalité «la pire des inégalités». «Un jeune d’un quartier populaire, il revient au 1er septembre, il n’a pas son niveau du 1er juillet. Il a généralement son niveau de mi-mai, fin mai.» Emmanuel Macron veut également intégrer au temps scolaire davantage d’activités sportives et culturelles, et ce dès l’école primaire.
Dans cet échange dédié à la jeunesse, le locataire de l’Élysée s’est en outre attardé sur la question de l’écologie. Une feuille de route consacrée à la planification écologique, attendue de longue date, doit être présentée par Élisabeth Borne dans les prochains jours. Elle comportera notamment des objectifs de réductions «drastiques» des gaz à effet de serre d’ici 2030 et de neutralité carbone d’ici 2050.
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Des mesures plus ciblées, comme la mise en place d’un pass illimité pour les transports locaux déjà en place en Allemagne, sont aussi à l’étude au ministère des Transports en partenariat avec les régions. Particulièrement attendu par les plus jeunes, après un été une fois de plus caniculaire, Emmanuel Macron a évoqué «un combat générationnel». «C’est notre responsabilité, on sera au rendez-vous des résultats.»