Ce n’est qu’un coq doré qui a longtemps trôné sur une croix, dans un village de l’Hérault. Mais sa disparition il y a vingt-quatre ans, tout comme sa réapparition rocambolesque restaient énigmatiques jusqu’à ce que la justice lève enfin le voile mardi.
Dans un communiqué, le procureur de Béziers, Raphaël Balland, a annoncé que les gendarmes de Florensac avaient identifié l’auteur du vol de la pièce en fer forgé peint en doré commis le 1er avril 1999 à Bessan, commune de 5.500 habitants située entre Béziers et Agde. «Il s’agit d’un homme né en 1975, lequel a reconnu être l’auteur du vol, par amusement, à l’occasion d’une soirée festive alcoolisée. Par la suite, il n’avait pas osé le restituer, jusqu’à récemment après avoir redécouvert cet objet dissimulé dans sa cave», a indiqué le procureur, sans révéler l’identité du voleur.
Mais ce dernier «ne pouvant être pénalement poursuivi en raison de la prescription de l’action publique», le parquet a décidé de classer sans suite la procédure. C’est en fait dans un colis postal signé «Monsieur Gallinacé» et adressé à un historien local, Michel Sabatéry, que la statuette a refait surface fin novembre.
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«En publiant à plusieurs reprises la photo du coq dans des journaux et sur les réseaux sociaux, Michel Sabatéry l’a rendu si familier qu’il a fini par représenter un risque pour celui qui l’avait chez lui et qui aura préféré le rendre», a avancé l’historien dans un communiqué. Sur le réseau social Facebook, il remercie l’auteur des faits de lui avoir restitué, «il aurait pu s’en débarrasser dans une décharge», dit-il avec soulagement. Monsieur Sabatéry «a eu la gentillesse» d’informer rapidement la ville. Le maire a ensuite saisi le procureur, qui a diligenté l’enquête ayant permis d’identifier l’expéditeur du colis, envoyé depuis un bureau de poste du département et payé par carte bancaire, a expliqué à l’AFP le maire de Bessan, Stéphane Pépin-Bonet.
Le coq sera restitué à la ville de Bessan et prochainement replacé au sommet de la croix, où il sera cette fois «sérieusement fixé pour qu’il ne s’envole plus», selon le maire. «Il s’agit peut-être d’une bêtise de jeunesse et l’histoire se termine bien. Mais lors de la petite cérémonie qui sera organisée pour sa remise en place, je veillerai à souligner que ce type d’objets fait partie de ce petit patrimoine de village qui n’a pas grande valeur mais qui appartient à tout le monde et que nous nous devons de sauvegarder», a conclu sérieusement l’élu.