«Je veux en finir avec l’entre-soi et le parisianisme», déclare Vincent Frèrebeau, président des Victoires de la musique. Le fondateur du Label Indépendant Tôt ou Tard -qui produit Vincent Delerm, Shaka Ponk, Vianney ou Clara Ysé- a déjà occupé ce poste pour les éditions 2005-2006 et 2012-2013. Il souhaite donner un nouveau souffle à cette cérémonie souvent critiquée.
En 2018, le chanteur du groupe Indochine, Nicola Sirkis qualifiait les Victoires de la musique de «mascarade». Ce qui choque depuis plusieurs années : le manque de diversité. D’abord critiquée pour son manque de parité entre les artistes masculins et féminins, puis pour l’absence frappante de la musique urbaine dans les catégories reines, ces dernières années, la cérémonie ne fait «que des déçus», affirme Vincent Frèrebeau. Exaspéré par ce manque de reconnaissance, le monde du rap a même fini par créer sa propre cérémonie, Les Flammes.
Cette 39e édition aura lieu sous le signe du renouveau. Son président explique «vouloir combattre les petits arrangements entre amis» rapporte France Info. Il souhaite répondre «à cette petite musique que l’on entend parfois». Ainsi, l’académie change son système de vote. Les 200 votes du public sont supprimés et le nombre de votants professionnels passe de 600 à 882. L’objectif est que «les Victoires retrouvent une légitimité et donnent une vision plus fidèle de la créativité française» explique son président au Parisien. Le nombre de votants devient paritaire entre le spectacle vivant (producteurs, tourneurs, programmateurs de festivals, directeur de salle etc.) et l’industrie du disque (labels, réalisateurs, directeurs artistiques etc.). Le nombre d’artistes nommés évolue également passant de dix projets au lieu de huit dans les neuf catégories. Et concernant les catégories «artiste féminine», «artiste masculin» et «spectacle de l’année», le nombre de nommés passe de trois à quatre.
Les vainqueurs sont choisis lors d’un second tour par les 32 membres du jury, composé de huit artistes, de huit programmateurs de festivals et de 16 représentants de médias (télé, radio, presse écrite), choisi à parité et dont les noms n’ont pas été dévoilés «afin d’éviter toute pression», déclare Vincent Frèrebeau. Le président assure que des professionnels du rock et du rap figurent parmi les jurys pour que ces musiques puissent être représentées dans les catégories principales. En conséquence, le vote du public et «l’album le plus streamé» sont supprimés des grilles d’évolution de huit catégories. Seule la «chanson originale» appelle le public à participer. Selon Vincent Frèrebeau, ces critères «sont des données où plus qu’ailleurs, l’influence est forte parce qu’on va avoir un artiste qui est très fort sur les réseaux sociaux qui va écrabouiller ni plus ni moins les autres artistes». Les rappeurs sont les principaux concernés. Le président «préfère que ces artistes soient dans toutes les catégories, chanson, révélation ou artistes de l’année». Et ce changement se ressent dans la liste des nommés.
Animée par Léa Salamé et Cyril Féraud sur France 2, la soirée mettra en concurrence 25 artistes. Zaho de Sagazan est la grande favorite de la compétition grâce à ses cinq nominations.
Artiste féminine :
Artiste masculin :
Révélation masculine :
Révélation féminine :
Révélation Scène :
Album de l’année :
Chanson originale :
Concert de l’année :
Création audiovisuelle de l’année :