Une prise de risque inconsidérée. Alors qu’il prenait l’avion à l’issue d’un concert donné à Vilnius le 8 février, le violoniste polonais Janusz Wawrovski a dû renoncer à son voyage. En cause ? Une mésaventure avec la compagnie aérienne polonaise PLL LOT. Lors de l’enregistrement des bagages, un employé a indiqué au musicien que son violon ne pourra pas être considéré comme un bagage cabine. Il lui enjoint d’enregistrer son instrument pour qu’il gagne la soute de l’avion. La consigne est déjà douteuse pour un instrument moderne ; elle est inacceptable pour Janusz Wawrovski qui voyage avec un Stradivarius de 1685. Le violon baptisé «Polonia» est estimé à 5 millions d’euros et appartient à l’État polonais. Le musicien, indigné, a finalement choisi de renter de Lituanie en autocar, son violon sous le bras.

Dans une publication sur son compte Facebook, le musicien s’est agacé de la situation. «La dame de la compagnie aérienne m’a dit “Nous verrons si l’instrument est endommagé dans la soute” (littéralement). Lorsque je lui ai dit que j’avais voyagé pendant des années avec différentes compagnies en ayant toujours mon violon avec moi et que j’étais venu à Vilnius avec la même compagnie, elle n’a rien voulu entendre, relate-t-il. En plusieurs centaines de vols, on ne m’a jamais interdit de prendre mon violon avec moi dans l’avion.»

Et de s’agacer de l’incompréhension que rencontrent régulièrement, selon lui, les musiciens, lorsqu’ils sont amenés à voyager avec leurs instruments. D’après le Huffington Post , il est même commode que certains violoncellistes, lorsque leur instrument dépasse les dimensions d’un bagage cabine ordinaire, paient un deuxième billet pour l’emmener avec eux dans l’avion. «Un instrument n’est pas seulement un outil. C’est une extension du corps du musicien, nous passons des centaines voire des milliers d’heures avec. Il paraît évidemment qu’un violon vieux de presque 340 ans, fabriqué par le luthier le plus célèbre de l’histoire vaut trop cher pour voyager en soute. Apparemment ça ne l’est pas pour tout le monde», a expliqué Janusz Wawrovski, toujours sur son compte Facebook.

Le musicien a finalement été contraint de rentrer en autocar. Dans un premier temps la compagnie a même refusé de lui rembourser son billet d’avion. Avant de se raviser, après que le musicien a raconté son histoire sur les réseaux sociaux. Elle s’est finalement excusée du comportement inapproprié de son employée «inexpérimentée», et a promis au violoniste de rembourser ses deux trajets, en avion et en bus.

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