Paul McCartney ému, Jacques Brel ovationné en peignoir: L’Olympia se raconte dans un documentaire sur Canal pour ses 130 ans, entre archives fortes et témoignages rares, comme celui de Jean-Louis Aubert, roi des resquilleurs avant le succès avec Téléphone.
Ces images sont entrées dans l’histoire de L’Olympia en particulier et du music-hall en général. Des caméras tournent dans la célèbre salle parisienne aux lettres rouges les 28 et 29 octobre 1966 pour immortaliser les adieux de Jacques Brel, même si ce n’est pas son dernier concert formel. Le chanteur de Mathilde reviendra à sept reprises – y compris en peignoir à grosses rayures – saluer entre les rideaux le public resté l’ovationner.
C’est une séquence qu’on voit dans L’Olympia du rêve à la scène, documentaire réalisé par Agathe Lanté, création de Canal , diffusé sur cette chaîne et en replay sur myCANAL. Ces instants ont fait le tour du monde mais sont accompagnés de témoignages moins connus. Comme celui de Marilyn, serveuse emblématique au bar des artistes, près des loges et non accessible au public, lieu qui porte désormais son nom. Cette femme aux lunettes à grosses montures se souvient que Brel «vomissait de trac» chaque fois avant d’entrer sur scène. Des épisodes qui remontent au temps glorieux de Bruno Coquatrix, directeur général de 1954 à 1979, resté dans la légende.
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Paul McCartney, qui en a pourtant vu d’autres avec les Beatles, est lui saisi par les caméras, très ému, quand il revient chanter Blackbird, sous les vivats de la foule, lors d’un concert solo en 2007. Les meilleures anecdotes viennent de Jean-Louis Aubert. Le chanteur confesse, que, dans ses jeunes années, il s’amusait à entrer sans payer par «les conduits d’aération» avec ses copains. Repéré un jour par la police sur les toits, il traverse accidentellement une verrière. Et parvient tout de même à accéder à la salle, le visage en sang. Des gens dans le public le félicitent pour son maquillage car, ce soir-là, sur scène, il y a Kiss, groupe de heavy metal mythique, dont le bassiste s’amuse à cracher de la fausse hémoglobine.
La séquence émotion revient à Patrick Ullmann, connu comme le photographe de L’Olympia, qui faisait littéralement partie des murs. Bruno Coquatrix lui laissait les clés et avait même installé son local dans un espace inoccupé sous la scène. Patrick Ullmann évoque Edith Piaf, lors d’un de ses derniers passages, «petite bougie qui va s’éteindre» avant d’entrer sur scène et d’y renaître devant un public en sanglots. L’Olympia est propriété du groupe Vivendi (qui englobe Canal ) depuis 2001.
Le documentaire L’Olympia du rêve à la scène sera diffusé sur Canal les 20 et 26 décembre prochain.