Le dramaturge libano-canadien Wajdi Mouawad, qui dirige le théâtre national de la Colline à Paris depuis 2016, a été reconduit mardi pour un nouveau mandat jusqu’en 2027. M. Mouawad, 55 ans, continuait d’occuper ce poste alors que son premier mandat devait s’achever en 2021, selon les statuts de ce théâtre dédié aux écritures contemporaines depuis sa fondation en 1988.

Cette année 2021 a été agitée pour le théâtre de la Colline, d’abord occupée en mars par des syndicalistes, militants et étudiants réclamant la réouverture des lieux culturels fermés en raison de la pandémie de Covid-19.

Puis en octobre, Wajdi Mouawad avait suscité l’indignation en confiant la musique d’un de ses spectacles, Mère, à Bertrand Cantat, qui avait tué 18 ans auparavant l’actrice Marie Trintignant, et en programmant une pièce mise en scène par Jean-Pierre Baro, visé deux ans auparavant par une plainte pour viol classée sans suite. «Toute personne libre au regard de la loi a le droit d’aller et venir, d’être invitée comme spectateur ou comme artiste», avait-il alors clamé.

Jean-Pierre Baro avait renoncé «car les conditions n’étaient pas sereines». Mais Mère avait pu être jouée, des policiers empêchant des militantes féministes de perturber la représentation. «Depuis 2016, M. Wajdi Mouawad développe un projet novateur et une programmation artistique ambitieuse», a estimé le ministère de la Culture dans son communiqué.

«Reconnu comme l’un des artistes les plus rassembleurs du théâtre d’aujourd’hui, il porte une attention particulièrement aux auteurs contemporains tels que M. Edouard Louis, Mme Claudine Galea, Mme Christine Angot, M. Laurent Mauvignier et Mme Yasmina Reza», a poursuivi le ministère.

Celui-ci l’a félicité pour avoir «su affirmer une dimension internationale en accueillant des créations d’Europe, d’Amérique du Nord et du Proche-Orient», et «rendre toujours plus accessible le théâtre aux publics qui en sont éloignés».