À l’approche du Printemps des poètes dont il est le parrain contesté, l’écrivain Sylvain Tesson a vu des «erreurs factuelles» dans le livre qui le désigne comme «ayant fréquenté l’extrême droite» tout au long de sa carrière, a-t-il déclaré jeudi à l’AFP.

L’auteur à succès de La Panthère des neiges (prix Renaudot en 2019) était interrogé en marge de la présentation de l’opération de la Fondation Vinci Autoroutes pour distribuer 25.000 livres de poche sur 10 aires d’autoroute en juillet et août, afin de «favoriser des arrêts plus longs» et «partager le plaisir de lire».

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Il est avant cela le parrain du Printemps des poètes, organisé dans toute la France du 9 au 25 mars. Une tribune publiée dans Libération le 18 janvier, signée par plusieurs auteurs (Nancy Huston, Baptiste Beaulieu, Chloé Delaume…), appelait à lui retirer cette fonction, en dénonçant «une idéologie réactionnaire» chez une «figure de proue» de l’«extrême droite littéraire». Sylvain Tesson a accepté de répondre à quelques questions concernant cette polémique.

AFP. – Le journaliste François Krug, dans Réactions françaises: enquête sur l’extrême droite littéraire , veut décrire vos «relations avec l’extrême droite la plus radicale» . Avez-vous lu cet ouvrage et qu’en avez-vous pensé?

Sylvain Tesson. – «Oui, bien sûr, je l’ai lu. Mais, franchement, je n’ai pas envie de parler cela. C’est au-dessus de mes forces.»

La pétition qui s’opposait à ce que vous soyez parrain du Printemps des poètes citait ce livre, mais elle a suscité une réprobation très large. Et finalement cela a aidé les ventes de votre dernier livre (Avec les fées , éditions des Équateurs, paru en janvier).

«Qu’est-ce qui vous fait dire cela? Avez-vous comparé les ventes de mes anciens livres par rapport à celui-là? Croyez-vous vraiment que ce soit la polémique qui ait contribué au succès de mon livre?»

Vous ne pensez pas qu’elle vous a fait connaître encore plus largement?

«Peut-être et, dans ce cas-là, je remercie l’effet de la polémique. Mais je n’ai pas envie du tout de parler de M. Krug. Le Seuil [éditeur de Réactions françaises] est une maison chrétienne. Ils ont contribué, je les remercie beaucoup. Je n’arriverais jamais à écrire un livre comme ça. Qui est une œuvre superbe! Pleine d’erreurs… Journalistique et très mal écrite. Truffée d’erreurs factuelles. C’est dommage!»

Vous êtes parrain de cette opération de la Fondation Vinci Autoroutes et parrain du Printemps des poètes, ce qui vous a valu le soutien de membres du gouvernement, Rachida Dati et Bruno Le Maire. N’est-ce pas prendre le risque d’une trop grande institutionnalisation, vous qui revendiquez beaucoup votre liberté, votre indépendance?

«Je ne me sens enfermé en rien. Je revendique tellement ma liberté que je revendique celle de faire des choses qui paraissent l’entraver légèrement. Non, ça a été un désagrément pour moi, parce que comme dit Boris Vian dans la chanson, on n’est pas là pour se faire engueuler.»