Après des mois de suspense, Sony Music vient de racheter la moitié du catalogue de Michael Jackson. Le média Billboard estime que le montant de l’accord s’élève à au moins 600 millions de dollars. Variety avait de son côté parlé de négociations autour de 800 à 900 millions entre le studio et la succession du roi de la pop. Quel que soit le montant exact tenu secret, il s’agirait à ce jour de «la plus grosse vente sur le marché des catalogues musicaux».
Pour ce qu’on en sait, l’accord comprend certains des plus gros tubes de Michael Jackson, comme Beat It et Bad, mais aussi 50% des droits de la comédie musicale MJ ainsi que le biopic Michael , prévu pour 2025 et censé revenir sur les quatre décennies de sa carrière de la star. Dans le marché, également, tout ou partie des chansons et albums, non pas de Michael Jackson, mais que celui-ci avait acquis au fil des années. Selon les médias américains, il ne s’agit pas moins de 250 chansons d’artistes comme Jerry Lee Lewis ou Ray Charles.
Ces dernières années, les ventes de catalogues musicaux deviennent un enjeu de première importance pour les majors, soucieuses de faire fructifier leurs investissements à moindre risque. Et quoi de mieux qu’un artiste dont la carrière est déjà faite et de réputation internationale, décédé ou pas, pour remplir les caisses, notamment à travers les droits de diffusion en streaming ? Le calcul est peu risqué – beaucoup moins que de miser et promouvoir de jeunes artistes, par exemple -, la rentabilité assurée à moyen ou long terme et le travail de promotion minimal.
Sony Music l’a bien compris et est devenu l’un des plus gros labels du secteur en multipliant les rachats de droits d’édition à coup de gros chèques. En 2021, le rockeur Bruce Springsteen, surnommé «le boss», lui cédait tous ses droits d’édition pour 500 millions de dollars. La vente incluait notamment Born in the USA, 15 fois disque de platine aux États-Unis, ainsi que des morceaux composés pour d’autres artistes. Un an plus tôt, en 2020, Bob Dylan faisait de même en laissant les droits de ses titres les plus célèbres, dont Blowin’in the Wind ou Like a Rolling Stone, non pas à Sony mais à Universal Music pour 300 millions de dollars. Et parmi les dernières grandes ventes en date, on compte celles des catalogues de Paul Simon, Neil Young ou encore David Bowie, parfois pour plusieurs centaines de millions de dollars.