Il était déjà Commandeur de la Légion d’honneur, Chevalier des Arts et Lettres, Commandeur du Croissant d’or de la Grande Mosquée de Paris… et dans quelques semaines au mois de juin prochain sera élevé au grade de Grand officier de l’ordre national du mérite. Michel Sardou, chanteur populaire revendiqué, – il a entonné Les bals populaires et J’habite en France au début des années 70 -, sera donc décoré au mois de juin prochain par Emmanuel Macron, président de la République et gardien de cet ordre créé par le général de Gaulle en 1963.
Cette nouvelle distinction, qui ravit les fans du chanteur, a fait grincer, notamment des féministes, qui y ont vu un encouragement à une forme de machisme que l’auteur-interprète de Bonsoir Clara s’était amusé à décrire au début de sa carrière. Face à cette levée de boucliers, emmenée notamment par la députée écologiste Sandrine Rousseau qui voit dans cette nouvelle promotion «un scandale», Rachida Dati, la fraîchement nommée ministre de la Culture du gouvernement Attal, s’est sentie obligée de monter au front pour défendre Michel Sardou. Elle a décoché une première flèche chez nos confrères du Nouvel Obs en déclarant: «Évidemment il a un tempérament, il a un caractère. Il n’a pas été mis en cause sur des comportements à l’égard de femmes».
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Pour la femme politique, c’est tout le parcours de Michel Sardou, – qui tient la rampe depuis Les Ricains il y a presque 60 ans -, que ce grade de Grand officier du mérite vient aujourd’hui honorer: «Il a eu une grande carrière c’est un grand artiste. C’est quelqu’un qui a habité la vie d’une grande majorité de Français. Que la nation lui rende hommage, je trouve cela assez légitime».
Quant à Emmanuel Macron, il n’a pas caché qu’il connaissait l’œuvre de Sardou. Il reprend régulièrement les stances de Vladimir Ilitch et il a récemment cité Les deux écoles pour tenter d’éteindre l’affaire Amélie Oudéa-Castéra, la très éphémère ministre de l’Éducation. À la vérité, il n’est pas le premier président de la République à apprécier la prose chantée du fils de Fernand Sardou. François Mitterrand au cours d’un déjeuner avec lui avait dit: «Je ne suis pas mort, je dors. Très bonne chanson». Et c’est lui, le premier socialiste de la Ve République qui le premier le fera Chevalier de la Légion d’honneur en 1993….