«Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille.» La célèbre formule de Jacques Chirac résume assez bien les cinq dernières années traversées par Gérard Depardieu, tant celui que beaucoup considèrent comme le plus grand acteur français collectionne les scandales. Après plusieurs accusations pour viols et agressions sexuelles – qu’il dément dans les colonnes du Figaro -, ses concerts où il interprète le répertoire de Barabara sont régulièrement perturbés par des militantes féministes qui l’attendent avec pancartes et slogans. Le célèbre acteur se défend de tout comportement pénalement répréhensible. En attendant que la justice ne tranche concernant ces fameuses «affaires».
La première d’entre elles commence à la fin du mois d’août 2018. Charlotte Arnould, 22 ans, fille d’hôteliers que Depardieu connaît de longue date, accuse l’acteur de l’avoir violée à deux reprises quelques jours auparavant. La jeune femme voulait devenir comédienne. Sa mère l’avait envoyée rendre visite à Depardieu, à son domicile du 6e arrondissement, pour lui demander conseil. C’est là que le célèbre acteur l’aurait violée. La jeune femme est revenue une semaine plus tard, contre l’avis de sa mère. L’entrevue se serait terminée de la même manière.
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De son côté, Depardieu ne nie pas les relations sexuelles, mais affirme que la jeune femme était consentante. «Une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre, raconte Depardieu dans sa tribune, elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Elle y est revenue une seconde fois. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation. Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d’Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte.» Le dossier est d’abord classé sans suite par le parquet de Paris. Mais l’enquête est confiée à un juge d’instruction, après que Charlotte Arnould s’est portée partie civile. Le 11 décembre 2020, Gérard Depardieu est finalement mis en examen pour «viols» et «agressions sexuelles».
Le feuilleton continue en avril 2023 dans Mediapart. Le média d’investigation en ligne publie les témoignages de treize femmes qui accusent Depardieu d’attouchements, de propos obscènes et d’agressions sexuelles sur les tournages de onze films réalisés entre 2004 et 2022. Trois de ces femmes auraient apporté leur témoignage à la justice sans porter plainte. Certaines actrices, comme Sarah Brooks, ont parlé à visage découvert. D’autres ont préféré garder leur anonymat ou d’apparaître sous pseudonyme.
Enfin, en juillet, c’est au tour de France Inter de donner la parole à une femme qui accuse Depardieu d’agression sexuelle sur le tournage d’un film en 2015. «Au début, ce sont des remarques lourdes et vulgaires sur le physique. Il me disait “je te péterais bien la rondelle”, ou encore “ah toi, t’es gaulée comme une Ukrainienne, des filles comme toi je m’en tape quand je veux”. Puis il me faisait des propositions de plus en plus appuyées de rapports sexuels, même rémunérés. Et il y avait les mains baladeuses, sur les fesses, et à l’entrejambe.» Plus tard, l’acteur aurait baissé son pantalon et plaqué la jeune femme contre un mur, avant que celle-ci ne lui échappe et ne s’enferme dans une pièce.
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Gérard Depardieu a toujours démenti les accusations portées contre lui. Malgré ces mises en cause, une bonne partie de son public lui reste fidèle, à en croire les salles devant lesquelles il chante. Même si plusieurs représentations de la fin de la tournée ont été annulées : celle du 11 juin au Havre et celle du 14 juin à Chambéry. Officiellement, les salles n’étaient pas pleines.