Jean-Michel Jarre prépare une grande soirée pour le 25 décembre au château de Versailles… et dans le métavers. Ce concert hybride et onéreux aurait, selon Le Canard enchaîné, bénéficié du «coup de pouce» de la commission «création immersive» du CNC, justement présidée par le musicien français depuis 2022.

Dotée de 3,6 millions d’euros par an, cette commission a pour mission, d’après le CNC, de «favoriser l’émergence d’œuvres immersives créatives, ambitieuses et tournées vers l’international» et «d’accélérer la structuration de cet écosystème, actuellement porté par le développement du Métavers qui désigne en premier lieu le processus de plateformisation des usages immersifs, et présente des opportunités sans précédent». Le projet de son président répond donc en tout point aux objectifs du fond généreux qui lui a apporté son soutien financier à hauteur de 110.000 euros. Toujours selon Le Canard enchaîné, l’artiste avait déjà bénéficié d’une aide similaire (100.000 euros) pour sa production The Eye and I, création immersive consacrée au contrôle et à la surveillance, rendue publique au début de l’automne.

Selon le CNC, il n’y a pas l’ombre d’un conflit d’intérêts dans l’attribution de ces dotations. «Conformément aux dispositions habituelles applicables dans le cas où un membre d’une commission est également associé à un projet qui sollicite une subvention, Jean-Michel Jarre n’était pas du tout présent à la commission le jour de l’examen de son dossier», a expliqué l’institution au Canard enchaîné. Idem pour sa création précédente : «Jean-Michel Jarre n’avait pas siégé le jour de la commission qui a statué pour cette aide», répète le CNC.

Pour célébrer les 400 ans du château, le nouveau concert-spectacle de Jean-Michel Jarre, Versailles 400, se veut novateur : avec l’aide d’équipes spécialisées dans les nouvelles technologies et à grand renfort d’intelligence artificielle, il donnera un concert dans une Galerie des glaces intégralement reconstituée et redécorée virtuellement. Grâce à un casque de réalité virtuelle, l’artiste sera simultanément connecté au métavers et présent entre les murs, réels cette fois, du château de Versailles. Cet évènement sera l’occasion de «célébrer ce lieu qui fut à l’origine d’une incroyable révolution artistique, de rendre hommage aux grandes fêtes royales qui ont marqué́ l’Histoire» et de mettre en lumière «l’excellence du savoir-faire français dans les arts et industries numériques du XXIe siècle», peut-on lire sur le site du château.