Patrick Balkany est souvent là où on ne l’attend pas. Dimanche, l’ancien maire LR de Levallois-Perret est apparu dans une vidéo d’Arno Santamaria publiée pour son nouveau single C’est pas demain la veille, sorti quelques semaines plus tôt. Pour l’un, c’est l’occasion de faire parler de lui avant un hypothétique retour politique qu’il espère en 2026 malgré ses condamnations. Pour l’autre, l’occasion de faire parler de son album à venir à moindre coût.
La collaboration se résume à quinze secondes face caméra et une réplique. Dans le clip, l’homme de 75 ans vient jouer les «médiateurs» entre le bien et le mal. Deux états d’esprit incarnés par une seule et même personne, Arno Santamaria. Après une minute passée à regarder les deux versions du chanteur se disputer, Patrick Balkany fait son entrée. Vêtu d’un long manteau noir et d’un grand chapeau, il s’avance, canne à la main, avant de prendre la parole. «Messieurs bonjour, alors vous n’allez pas vous battre ! Vous croyez que la vie est blanche ou noire ? Détrompez-vous, la vie, c’est blanc et noir», lance le personnage aux allures de parrain de la mafia.
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«Dans ce clip, je voulais un personnage fort pour arbitrer le combat entre le bien et le mal et j’ai pensé à Patrick, parce qu’il n’y en a plus beaucoup des comme ça, argumente le chanteur auprès du Parisien . Il est clivant mais il a un parcours, un charisme et une énergie.»
Reconnu coupable d’avoir, avec son épouse et ex-première adjointe Isabelle Balkany, dissimulé entre 2007 et 2014 quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, Patrick Balkany a été condamné pour blanchiment de fraude fiscale à cinq ans d’emprisonnement (allégé à quatre ans et demi), ainsi que 100.000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité.
L’ancien maire de Levallois-Perret et député des Hauts-de-Seine est toujours poursuivi dans plusieurs autres affaires. Dans celle dite «des chauffeurs», il a été mis en examen en juillet 2020 pour «détournement de biens ou de fonds publics par personne dépositaire de l’autorité publique». Il est également poursuivi depuis février 2021 pour «abus de biens sociaux», «prise illégale d’intérêts» et «détournements de fonds publics», soupçonné d’avoir utilisé frauduleusement un immeuble appartenant à la ville de Levallois. Il a également été auditionné en 2023 ans le cadre d’une enquête ouverte en 2016 pour recel de détournement de fonds publics puis pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts, porte sur la situation d’un conseiller de l’ancien édile.
Avec cette brève apparition dans un clip, le repris de justice entend préparer un hypothétique retour sur la place politique, bien qu’il ne puisse pas se présenter lui-même aux élections municipales de 2026. «Je prépare les prochaines élections municipales, je monte une liste pour virer ceux qui sont là, a-t-il expliqué au Parisien. Rassurez-vous, j’ai 75 ans, je ne vais pas refaire une carrière politique, j’ai été condamné à dix ans d’inéligibilité.»