Film de science-fiction de Jordan Peele, 2h10
Dans la Santa Clarita Valley, à une cinquantaine de kilomètres de Los Angeles, OJ tente de maintenir en vie le ranch hérité de son père, dresseur de chevaux pour le cinéma et la télévision, mort mystérieusement six mois plus tôt. OJ n’a jamais cru à l’hypothèse d’objets tombés d’un avion. Ce nuage que le vent ne chasse pas cache quelque chose. Le blockbuster cache un bel éloge du cinématographe. Jordan Peele semble nostalgique de technologies obsolètes : la pellicule et l’argentique. Seule une caméra mécanique, à manivelle et bobines, est capable de filmer l’Ovni. Techniquement et philosophiquement. Le cinéma rend visible le réel. Il lui donne une forme, un sens. Et la mise en scène est une affaire de point de vue. Peele, cinéaste afro-américain, revendique ce regard. Le dernier plan, beau et silencieux, a ainsi valeur de manifeste. E. S.
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Drame de Panos H. Koutras, 2h12La veille d’un mariage bourgeois, un étrange volatile se réfugie dans la propriété des parents. L’animal, un mythique dodo exterminé par les Hollandais il y a trois cents ans, sert bientôt de catalyseur à toute la maisonnée. Tous les personnages tombent le masque, alors que le réalisateur aborde la question des migrants, de la sexualité ou de la politique. Son argument fantastique dynamite les attentes et fait beaucoup pour le charme baroque de cette comédie déstabilisante. O. D.
Comédie dramatique d’Advait Chandan, 2h39 (sortie le 11 août)
Le septième art avait-il besoin d’un remake de Forrest Gump , homme simple dont la passion pour la course et la bienveillance font le bonheur autour de lui ? Pourtant, il serait cynique de rester insensible au charme de Laal Singh Chaddha, qui sort en Inde et en France ce jeudi. La superstar de Bollywood Aamir Khan (Lagaan) s’empare du personnage de Candide immortalisé par Tom Hanks. Ici Forrest s’appelle Laal, un garçonnet sikh élevé par sa mère agricultrice dans l’Inde des Seventies. Si elle suit les rebondissements de l’original à la lettre, cette transposition y insuffle une « saveur locale » qui raconte, avec lucidité et pédagogie, l’Inde moderne et ses soubresauts communautaires. Des nationalistes hindous, mécontents d’anciennes prises de position d’Aamir Khan, qui est musulman, ont appelé au boycott de Laal Singh Chaddha. Une raison suffisante de se rendre en salle pour leur donner tort. C. J.
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Film d’animation de Goro Taniguchi, 1h55
L’espiègle capitaine Luffy et son équipage se posent entre deux aventures sur l’île d’Elegia. Cette aire paradisiaque de festival s’apprête à accueillir le premier concert du jeune prodige pop Uta. La manifestation s’ouvre avec éclat et force couleurs dans un climat d’euphorie. Mais, en coulisses, d’ambitieux truands fourbissent leurs armes. Fille du légendaire pirate Shanks le Roux, la diva pourrait valoir une coquette somme si elle venait à être prise en otage. L’histoire assume sans détour sa fonction de pure gourmandise pour connaisseurs et autres aficionados de son univers fantastique et bigarré. Contraint de ne pas déborder d’une vague sur les secrets du manga, One Piece : Red relègue en une armada de flash-back l’attractif appât formé par Shanks le Roux, l’arlésienne de la saga. La vraie chasse au trésor n’est pas sur grand écran. S. C.