Les fées s’étaient penchées sur son berceau. La princesse Ira de Furstenberg, célébrissime femme du monde, est morte le 18 février à Rome. Elle était âgée de 83 ans. Actrice, mannequin puis styliste, Virginia von Furstenberg, la fille du prince Tassilo von Furstenberg et de Clara Agnelli (la sœur du grand patron de Fiat, Giovanni Agnelli) aura écrit sa vie tel un roman avec des bas et des hauts qui auront fait d’elle un des sujets préférés de la presse people.

Ira de Furstenberg voit le jour à Rome le 18 avril 1940 quelques jours avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Ses très jeunes années, elle les passe dans une pension chic en Angleterre loin de ses parents qui se sont séparés. À quinze ans, elle contente son père en faisant selon les dires de ce dernier «un beau mariage», en épousant Alfonso de Hohenlohe-Langenbourg, un play-boy aristocrate de quinze ans son aîné. Avec lui, elle a deux enfants mais leur affaire fait long feu et ils divorcent cinq années plus tard en 1960. Qu’à cela ne tienne, quelques mois passent, Ira rencontre chez Maxim’s un autre homme richissime italo-brésilien, Francisco Pignatari, avec qui elle convole aussi en justes noces. L’idylle dure jusqu’en 1964. De cette histoire elle dira dans ses mémoires, mi-nostalgique, mi-fataliste: « “Baby” était un grand monsieur. Il m’a quittée au bout de cinq ans, d’une façon triste, mais c’est comme ça.»

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Après ces deux divorces la princesse décide de prendre son destin en main et devient de 1967 à 1982, actrice. Sans participer à des films inoubliables elle jouera quand même sous la direction de Robert Hossein (J’ai tué Raspoutine, 1967), de Monicelli, Pasolini et Bolognini (Caprice à l’italienne, 1967) et de Philippe Clair dans un nanar d’exception, Plus beau que moi tu meurs (1982).

Durant la même période, son physique avantageux la pousse à s’essayer au mannequinat. Elle pose pour des photographes de renom comme Irving Penn, Helmut Newton et Gian Paolo Barbieri. La fréquentation assidue du monde de la mode lui donne l’idée de devenir styliste. Imaginative, elle dessinera des objets précieux qu’elle vendra dans les endroits les plus chics de la planète que, évidemment son rang de princesse, lui permet de naturellement fréquenter.

Promue désormais jet-setteuse de haut vol, invitée dans tous les endroits où «le beau monde» se retrouve pour partager un cocktail mondain ou assister à une partie de polo, Ira de Furstenberg devient une icône indispensable de Monaco. En 1985, elle noue «une profonde amitié» avec le prince Rainier. La rumeur les fiancera presque. Mais dans ses mémoires elle dira la vérité de leur relation en écrivant : «Je ne lui ai pas dit non, lui ne me l’a jamais proposé….»