«Je dois tant à Madame Piaf !»: Mireille Mathieu reprend les plus grands succès de l’interprète de L’hymne à l’amour, disparue il y a 60 ans, dans un double album avec orchestre symphonique. «Chanter Piaf reste toujours un grand bonheur. Cet album est ma façon de lui dire éternellement “Merci, Madame Piaf !”», raconte à l’AFP la «Demoiselle d’Avignon», comparée à ses débuts à «La Môme Piaf». «Je lui dois tant avec ce conte de fées que m’offre le public depuis toutes ces années et que je n’aurais jamais pu imaginer», poursuit la chanteuse, 77 ans depuis juillet.

Mireille Mathieu aligne les superlatifs au sujet de la star disparue: «la plus grande chanteuse du monde», «unique», «toujours dans le cœur des Français». «À ma façon, j’ai voulu lui rendre hommage en reprenant les chansons les plus emblématiques de son répertoire», confie-t-elle. Dont Jezebel, qui lui a permis de gagner le télécrochet Le Jeu de la Chance le 21 novembre 1965.

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«Être comparée à cette grande dame, c’était le plus beau des compliments pour la débutante que j’étais. Mon seul regret est de ne l’avoir jamais rencontrée», ajoute l’artiste, révélée en 1964 en reprenant La Vie en rose lors d’un concours de chant dans sa ville natale. Édith Piaf décède un an avant, le 10 octobre 1963.

«Après Le Jeu de la Chance, mon premier manager, Johnny Stark, a souhaité très vite qu’on m’habille sur mesure pour avoir mon propre répertoire. J’ai eu la chance d’avoir des auteurs et compositeurs extraordinaires comme Francis Lai, Michel Legrand, Maurice Jarre, Eddy Marnay, Maurice Vidalin, Claude Lemesle, et tant d’autres», se souvient-elle.

À la maison, la voix de Piaf était partout. «Enfant, je ne comprenais pas toujours le sens de ses chansons. Avec papa, maman et mes (treize) frères et sœurs, on était bouleversé par cette voix unique. C’est grâce à elle que la chanson française est connue dans le monde entier». Dans son double album hommage à Piaf, la chanteuse dévoile aussi L’Amour en robe noire, titre inédit qu’elle a composé. «Pendant mes vocalises, chaque matin, je fredonne. De temps en temps, me viennent des mélodies». «Ma sœur Matite m’a enregistrée, on a fait décrypter les notes par un musicien et Claude Lemesle m’a écrit de magnifiques paroles décrivant la vie de Édith Piaf et l’amour du public pour cette femme extraordinaire». On y entend: «Tu as grandi, moineau fragile/En Normandie et à Bellevillle/Et dans les cours et dans les rues/Vibrait ta voix d’enfant perdue.»

Mireille Mathieu fêtera ses 60 ans de carrière en 2025 avec une série de concerts à L’Olympia, onze ans après ses derniers spectacles en France. Régulièrement sollicitée à l’étranger, notamment en Allemagne et dans les pays de l’Est, la chanteuse, qui a vendu 200 millions de disques depuis ses débuts selon son label, se produira aussi à Avignon, Marseille, Montpellier, Nantes, Lyon, Strasbourg, Bruxelles, Lausanne… Auparavant, elle donnera, l’an prochain, une série de concerts au Canada. «Tout a commencé pour moi en France. Je ne l’oublie pas. Je suis très heureuse d’être aussi l’ambassadrice de mon pays à l’étranger. Chanter, c’est ma vie !», conclut-elle.