Didier Decoin réélu président de l’Académie Goncourt. «Lors de l’assemblée générale de ce jour, le bureau de l’académie présidée par Didier Decoin a été reconduit par 8 voix pour, 1 voix contre», indique l’Académie sur son compte Twitter. Le vote a eu lieu au restaurant Drouant, où les jurés se retrouvent pour déjeuner depuis plus d’un siècle. Le nom de celui qui a voté contre Decoin n’a pas été divulgué, conformément à l’usage.

Depuis le festival de la francophonie à Beyrouth, une fracture s’est créée au sein du jury du Goncourt. Notamment après les propos du ministre libanais de la Culture, Mohammad Mourtada, proche du mouvement chiite Amal, un allié du groupe pro-iranien Hezbollah, contre les «sionistes». Cinq des dix jurés, dont Didier Decoin, président depuis 2020, avaient estimé que la meilleure réponse à cette attaque était de maintenir le voyage à Beyrouth des Goncourt. Les cinq autres, considérant qu’il valait mieux l’annuler en signe de protestation, étaient restés en France.

Lors de l’annonce du prix Goncourt, début novembre, les deux camps ont voté pour deux romans différents, sans bouger d’un pouce au cours de 14 tours de scrutin. Seule la règle attribuant à la fin une voix double au président a permis d’élire Vivre vite de Brigitte Giraud face au Mage du Kremlin de Giuliano da Empoli.

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La reconduction du bureau signifie que Françoise Chandernagor reste vice-présidente, Philippe Claudel secrétaire général et Camille Laurens trésorière de cette association reconnue d’utilité publique. L’Académie Goncourt compte provisoirement neuf membres au lieu des dix prévus dans ses statuts, après le départ en décembre, pour raisons de santé, de Patrick Rambaud, 76 ans. Celui-ci faisait partie des jurés qui appelaient à ne pas aller à Beyrouth et auraient voulu que le Goncourt aille à Giuliano da Empoli. Son successeur doit être désigné mais la date de cette désignation n’est pas encore déterminée. Le jury, qui décerne le plus prestigieux des prix littéraires français, cherche notoirement à se féminiser, comptant aujourd’hui trois femmes : Françoise Chandernagor, Camille Laurens et Paule Constant. En mai 2023, les Goncourt remettront les prix du premier roman, de la nouvelle et de la poésie.

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