L’acteur britannique Idris Elba a lancé lundi une campagne appelant à l’interdiction d’armes blanches, telles que les machettes, afin de faire baisser le nombre de jeunes tués à coups de couteau au Royaume-Uni. «Je ne peux pas rester silencieux alors que des jeunes perdent la vie dans des crimes brutaux», a déclaré l’acteur de 51 ans, notamment connu pour ses rôles dans les séries The Wire ou Luther.
Des piles de vêtements soigneusement pliés ont été alignées sur une place près du Parlement à Londres pour représenter des personnes décédées à la suite d’un crime au couteau. «On ne peut pas laisser les crimes à l’arme blanche augmenter. Nous devons y mettre un terme», a dit Idris Elba devant ces piles de vêtements.
Selon des chiffres de l’Office national des statistiques, environ 250 personnes ont été tuées à l’arme blanche entre juillet 2022 et juin 2023 en Angleterre et au Pays de Galles. À Londres, en 2023, 21 mineurs ont été tués dans des violences, dont 18 ont été poignardés, choquant l’opinion.
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En septembre, Elianne Andam, quinze ans, a été poignardée à mort sur le chemin du lycée à Londres. Le 31 décembre, peu avant minuit, Harry Pitman, seize ans, a été tué alors qu’il s’apprêtait à assister au feu d’artifice dans la capitale britannique.
La vente d’armes à feu est strictement contrôlée au Royaume-Uni, mais des jeunes parviennent facilement à s’équiper d’impressionnants couteaux «zombie», inspirés des films d’horreur et associés à la culture des gangs. Ces armes à double tranchant, à la lame incurvée, peuvent être achetées pour quelques dizaines de livres sur internet. «Je demande une interdiction des machettes et des couteaux zombie. Cela ne suffira pas à éradiquer le problème mais cela signalera que notre société ne tolère pas» ces crimes, a dit l’acteur.
Le gouvernement britannique a promis fin août d’interdire tous couteaux ou machettes de plus de vingt centimètres, avec des trous dans la lame et des pointes acérées, «conçus pour menacer sans avoir aucune utilité pratique». Mais depuis l’interdiction ne s’est pas concrétisée. «C’est ridicule à quel point il est facile pour des jeunes d’acheter des couteaux et de faire mal à d’autres», a dit Nadine Searchwell, dont le fils de 22 ans a été tué en octobre alors qu’il allait chercher une pizza, lors du lancement de la campagne lundi. «Le gouvernement n’y prête pas attention, parce qu’il ne s’agit pas d’un de leurs» enfants, a-t-elle accusé cette mère de 39 ans.