Annuaire biographique des personnalités, le Who’s Who in France, dont l’édition 2024 paraît mercredi, fête son 70e anniversaire avec un nouvel éditeur, Franck Papazian, déterminé à le décliner en plateforme d’influence, avec une cérémonie annuelle, une newsletter quotidienne et un prix littéraire. Publié chaque année, le «Who’s Who», surnommé la «bible rouge», recense quelque 20.000 personnalités «agissantes» de tous horizons (politiques, militaires, grands patrons, scientifiques, journalistes, artistes, sportifs, artisans d’art…), «contribuant à l’activité et au rayonnement de la France» et choisies selon des critères «de notoriété et de talent». Chaque notice biographique dûment vérifiée indique le parcours des membres, leurs responsabilités et leurs coordonnées. L’édition française du Who’s Who a été rachetée en avril par l’ancien publicitaire Franck Papazian (CBNews, Stratégies, Le Journal du Luxe, également fondateur de Mediaschool, groupe d’écoles de communication, et administrateur du Syndicat de la presse professionnelle). Engagée en 2022, la transaction, dont le montant n’a pas été révélé, a été annoncée en avril, un mois après le décès brutal de l’éditeur Antoine Hébrard qui détenait le Who’s Who français depuis 1984.

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Lancé en 1953 par l’éditeur Jacques Lafitte, le premier Who’s Who comptait 5000 noms, dont 1% seulement de femmes. Soixante-dix ans après, la «bible de celles et ceux qui comptent en France» dénombre 3637 femmes, soit près de 20%, en progression constante. Parmi les impétrants en 2024, sélectionnés par un comité sur des critères de réussite professionnelle, Corinne Mrejen, présidente du groupe Les Echos-Le Parisien, Nathalie Smirnov, directrice générale de la Croix-Rouge, le comédien et humoriste François Rollin, Fabrice Desvignes, le chef des cuisines de l’Elysée, Thibaut Vallette, l’écuyer en chef du Cadre noir de Saumur, Harry Sokol, professeur de gastro-entérologie, le maître ébéniste Benoit Marcu et la journaliste-animatrice Cécile de Ménibus. Le monde économique représente 47% des membres, la politique et la diplomatie 16,6%, la culture 11,2%, la recherche et les universités 4,8%, les médias 3,9 %, l’agriculture et la gastronomie 2,9%… La moyenne d’âge est de 64 ans. Les doyens sont Simone Rozès, 103 ans, première femme nommée Première présidente de la Cour de cassation, et le philosophe Edgar Morin, 102 ans. Le benjamin de la promotion est le député de Polynésie Tematai Le Gayic, 23 ans. «Les prochaines promotions devront mettre plus en avant les femmes, les jeunes talents et les régions, souhaite Franck Papazian, dans un entretien à l’AFP. La France regorge de talents et pas qu’en Île-de-France.»

«Le rachat du Who’s Who se fait dans la continuité car on ne touche pas à une telle institution. Mais, comme le souhaitait Antoine Hébrard, nous allons réveiller la belle endormie de l’excellence française en développant ce réseau des réseaux à travers notamment d’une plate-forme d’échanges», poursuit le nouvel éditeur. «Le Who’s Who in France a le potentiel pour devenir un des réseaux d’influence français les plus puissants. La qualité de ses membres est inégalée. Les mettre en lumière à travers des interviews (sur le site et sur la newsletter) permettra de valoriser nos richesses économiques, culturelles et artistiques», souligne Franck Papazian, qui ambitionne de faire de son site internet un «nouveau média dédié à l’excellence et au savoir-faire». «Chaque année, nous décernerons des Who’s Who d’or lors d’une cérémonie. La première aura lieu à L’Olympia le 27 janvier 2025», ajoute-t-il. Et le Prix littéraire Antoine Hébrard récompensera chaque année une biographie, une «success story» ou «des histoires positives». Tirée à 5.000 exemplaires, l’édition imprimée 2024, d’un poids de 4 kg, est vendue 699 euros.