Le film Une orange de Jaffa, réalisé par le Palestinien Mohammed Almughanni, a remporté le Grand Prix international du 46e Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, plus grand événement du genre au monde, ont annoncé samedi les organisateurs. Le court métrage raconte l’histoire de Mohammed, un jeune Palestinien, qui cherche désespérément un taxi pour lui permettre de franchir un poste de contrôle afin de rejoindre sa mère qui l’attend du côté israélien.
Réalisateur, scénariste et chef-opérateur, Mohammed Almughanni est né à Gaza en 1994. Il a étudié la mise en scène à l’École nationale de cinéma de Lodz, en Pologne, avant de travailler sur de nombreux films à Cuba, dans les Territoires palestiniens, au Danemark ou en Chine. Ses œuvres comptent Blacklisted (2021), Son Of The Streets (2020), Falafala (2019).
Le Grand prix national est revenu à la Française Julia Kowalski, pour son film J’ai vu le visage du diable. Née en France de parents polonais, Julia Kowalski interroge à travers ses films son rapport à son pays d’origine, affinant sans cesse ses thèmes de prédilection : le milieu ouvrier, l’adolescence, la famille, la sexualité, alternant fictions et documentaires. Son premier long-métrage, Crache cœur, a été présenté en 2016 à Cannes dans la sélection de l’ACID. J’ai vu le visage du diable, à mi-chemin entre fiction et documentaire, raconte l’histoire folle d’une jeune Polonaise en proie à une crise de croyance.
Le grand prix de la compétition «Labo» est allé à AliEN0089 de la Chilienne Valeria Hofmann. Quelque 133 courts-métrages, choisis parmi 9.400 films inscrits, étaient en compétition à cette 46e édition marquée par les contraintes budgétaires, et par une réduction du nombre de programmes dans ses compétitions. L’un des moments forts de ce festival a été la remise du prix du prix du meilleur film VR (réalité virtuelle), le premier de l’histoire : Empereur de Marion Burger et Ilan J. Cohen.
Cette édition, qui a connu une affluence record de 166.000 entrées, était particulièrement consacrée aux femmes, et plus particulièrement à 24 réalisatrices européennes. Le jury chargé de départager les lauréats était de plus exclusivement formé de femmes (onze).