Prêt exceptionnel accordé au Louvre. Jusqu’au 28 septembre 2025, le musée parisien accueillera dix œuvres majeures des antiquités orientales venues du Metropolitan Museum of Art (Met) de New York, fermé pour travaux de rénovation. Les œuvres en question seront intégrées à celles du département des antiquités orientales du Louvre, où elles introduisent des «correspondances» en reconstituant des ensembles et en complétant les informations liées à l’histoire spécifique de chaque pièce.

Dès le jeudi 29 février, une exposition mettant en regard les deux collections sera ouverte au public. Elle permettra de découvrir ces œuvres du département d’art du Proche-Orient ancien du Met, datées d’une période comprise entre la fin du 4e millénaire avant J.-C. et le 5e siècle de notre ère. «L’exposition voyage de l’Iran à la Mésopotamie et fait découvrir autrement les œuvres du Louvre, la plus ancienne et l’une des plus complètes collections au monde avec 150.000 pièces, qu’on va mieux comprendre grâce aux œuvres du Met», a précisé à l’AFP Ariane Thomas, commissaire française de l’exposition, interrogée avec l’Américaine Kim Benzel, son homologue du Met.

À titre d’exemple, Ariane Thomas cite «un fragment trouvé en fouilles à Tello, en Mésopotamie, et conservé au Louvre permettant d’attribuer et de dater une tête acquise par le Met, jusque-là difficile à situer dans le temps et l’espace. À l’inverse, cette tête permet de mieux comprendre à quelle partie correspond le seul fragment qui se trouve au Louvre».

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Parmi les pépites exposées figure «l’un des très rares témoignages d’orfèvrerie en Mésopotamie», selon les commissaires. Selon Kim Benzel, il s’agit «d’un ensemble hétéroclite de pièces de joaillerie découvert dans une cachette monétaire, présenté pendant des décennies par le Met comme un collier». L’exposition permet de déconstruire cette histoire : «En le regardant longtemps, j’ai découvert que les grands pendentifs avaient été fondus, certains sont restés inachevés ou ont été réutilisés, poursuit-elle. Il s’agissait probablement de pièces d’orfèvrerie hétéroclites qui devaient appartenir à un bijoutier, avec des pendentifs qui étaient aussi des emblèmes divins, protecteurs, très puissants en Mésopotamie.»

«Cette collaboration avec le Louvre est unique pour le Met pendant sa rénovation et va lui permettre de concevoir une toute nouvelle présentation des œuvres à la réouverture du département (des antiquités orientales) fin 2026», conclut la commissaire américaine.