Le chef d’orchestre allemand Christian Thielemann va succéder au maestro israélo-argentin Daniel Barenboïm à la direction du Staatsoper de Berlin, que ce dernier a quitté pour raison de santé, a annoncé mercredi la prestigieuse institution allemande. En janvier, le pianiste et chef d’orchestre de 80 ans, atteint d’une grave maladie neurologique, avait annoncé sa démission du Staatsoper, l’un des trois opéras de la capitale allemande, située dans l’ancienne partie est de la ville.
Le responsable de la Culture à Berlin, Joe Chialo, a indiqué que Christian Thielemann qui a régulièrement dirigé l’orchestre du Staatsoper de Berlin, la Staatskapelle, succédera à Barenboïm à partir de septembre 2024. C’était «le souhait de l’orchestre», a insisté Joe Chialo, lors d’une conférence de presse. Christian Thielemann est considéré comme le «parfait successeur» de Barenboim, représentant «la plus haute excellence musicale».
Âgé de 64 ans, le chef allemand a dit vouloir mêler traditions et renouveau, en s’inspirant de villes comme New York pour proposer des représentations moins chères et plus courtes en matinée afin d’attirer un public plus jeune. Nommé pour cinq ans, il compte laisser une large place aux opéras parce qu’ils traitent, selon lui, de questions toujours actuelles.
Interrogé sur son style, alors que Daniel Barenboïm est réputé pour sa fermeté, Christian Thielemann s’est décrit comme «quelqu’un qui aime écouter». L’an passé, sa production au Staatsoper du Ring, la fameuse tétralogie de Richard Wagner connue également sous le nom de l’Anneau du Nibelung en français, avait été «unanimement décrite comme phénoménale», selon le quotidien allemand Berliner Zeitung.
Outre Wagner, il est connu pour apprécier Johannes Brahms, Richard Strauss. Le chef allemand, né à Berlin, est sous contrat jusqu’à l’année prochaine avec la Staatskapelle de Dresde (est), dont il dirige l’orchestre, l’un des plus réputés du monde germanophone.
Protégé du légendaire Herbert von Karajan, Christian Thielemann fut directeur musical général du Deutsche Oper de Berlin, opéra à l’ouest de la capitale, mais avait démissionné en 2004 en raison d’un différend de financement avec la ville. Il a également régulièrement côtoyé Daniel Barenboïm, dont il fut l’assistant à l’âge de 19 ans au Deutsche Oper.
Dans un courrier lu devant la presse, le maestro argentin a loué «l’extraordinaire talent musical» de Thielemann, apparu dès son adolescence. «Il est ensuite devenu l’un des meilleurs chefs d’orchestre de notre temps», a écrit le maestro de 80 ans.
Barenboïm a quant à lui débuté sur la scène internationale en tant que pianiste à l’âge de 10 ans, avant de devenir un chef d’orchestre de premier plan. En dépit de sa maladie, il s’est produit à plusieurs reprises cette année, notamment lors d’un concert en plein air à guichets fermés, dans la Waldbühne à Berlin, avec le West-Eastern Divan Orchestra, une formation qu’il a créée en 1999 et réunissant des musiciens israéliens et arabes.