Le 21 juin, vers 16h45, une explosion retentit au cœur du Quartier latin. L’immeuble du 277, rue Saint-Jacques, s’effondre. Plusieurs dizaines de personnes sont blessées et trois perdent la vie. La déflagration, qui a été ressentie à plusieurs centaines de mètres, provoque de nombreux dégâts dans les immeubles aux alentours. L’église du Val-de-Grâce, dont le 277 est l’un des corps de garde encadrant la cour d’honneur, n’est pas épargnée.

Vendredi 8 décembre, la Fondation du patrimoine et le ministère des armées ont lancé un appel public au don pour la restauration de l’édifice, qui a servi d’hôpital militaire pendant la Révolution, puis d’école de médecine militaire. De 1979 à 2014, le site est redevenu le principal hôpital des armées françaises, avant un transfert des activités en raison d’un transfert vers les hôpitaux de Clamart et Saint-Mandé.

Depuis, l’immense terrain du Val-de-Grâce, en bordure du boulevard du Port-Royal, est au cœur d’un très grand chantier de création d’un nouveau campus d’innovation en santé numérique. Il prévoit une extension du site de 53.000 m² à 73.000 m² pour installer des laboratoires de recherches et des espaces d’enseignements. PariSanté Campus regroupera cinq opérateurs publics. Pour le secteur privé, le nouveau campus devrait accueillir un hôtel d’entreprise, des start-up, un centre de conférence et des services de logements et restauration. Le coût du projet est estimé à 360 millions d’euros et est prévu pour 2028 ou 2029.

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Côté rue Saint-Jacques, l’heure est à la restauration du monument baroque, bâti à l’initiative d’Anne d’Autriche. «Des vitraux ont été éventrés dans un sens, puis se sont retournés dans l’autre sens. La violence de l’explosion a été capable de rompre des ferrures épaisses du XVIIe siècle et de briser des scellements en pierre », explique Martin Bacot, architecte en chef, à La Croix.

Jeudi 7 décembre, une soirée de mécénat a été organisée, en présence de Patricia Mirallès, secrétaire d’État chargée des Anciens combattants, et de l’animateur Stéphane Bern. Le lendemain, le ministère des Armées publie sur les réseaux sociaux, un appel aux généreux donateurs lancé par Stéphane Bern.

«Le 21 juin dernier, lors de l’explosion de la rue Saint-Jacques , cette église a été très fortement endommagée. C’est la raison pour laquelle le ministère des Armées, en lien avec la Fondation du patrimoine, organise une grande collecte. Nous devons trouver un million d’euros pour mener à bien les travaux de restauration, de rénovation et de sauvegarde», explique-t-il.

L’État a investi 1,5 million d’euros pour sécuriser le site. Les fonds supplémentaires serviront à poursuivre les travaux déjà engagés sur la façade du bâtiment, mais aussi des restaurations annexes, comme celle du baldaquin monumental et de l’orgue Cavaillé-Coll, rapporte La Croix. Pour le moment, une cinquantaine de donateurs ont permis de récolter plus de 7000 euros. La cagnotte en ligne se trouve sur le site Internet de la Fondation du patrimoine.