Vahina Giocante, connue pour ses rôles dans Le Libertin, Lila dit ça ou Mata Hari, accuse Gérard Depardieu d’avoir mis «la main dans la culotte d’une figurante pendant une prise». L’actrice a publié un long texte sur son compte Facebook le 28 décembre dans lequel elle dénonce «certains comportements ne sont plus acceptables, si tant est qu’ils le furent un jour». «Il m’est douloureux de constater que beaucoup de gens du cinéma sont « hors-sol », déconnectés de ce nouveau monde qui émerge», écrit-elle à propos de la tribune de personnalités de la culture en soutien à Gérard Depardieu. L’acteur de 75 ans, tombé de son piédestal après la diffusion d’images où il multiplie les propos misogynes et à caractère sexuel y compris envers une fillette, est visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute.

«Ce qui me rassure un peu c’est de voir la moyenne d’âge des signataires. La jeunesse n’est pas dupe, elle sait que ce qu’ils appellent “la grivoiserie” ou “les mains baladeuses” ne sont rien d’autre que des abus de pouvoirs qui n’ont pas leur place sur un lieu de travail ou ailleurs s’ils sont non consentis. Le corps d’une femme lui appartient et PERSONNE, pas même le plus grand des acteurs, ne peut se permettre de le toucher sans un accord clair. C’est assez simple et limpide comme règle», dit-elle. À propos de Gérard Depardieu, l’actrice, qui a tourné trois films avec lui, dénonce un «monstre» qu’elle a vu sous «son meilleur jour».

À lire aussiMédine, Clara Morgane, Pomme… 600 artistes répondent à la tribune de soutien à Gérard Depardieu

«Je l’ai vu dans son meilleur jour avec Claude Chabrol. Il le respectait et se tenait tant bien que mal à carreau !!! Mais je l’ai vu aussi être comme un animal sauvage, sans pitié pour ceux qui tremblent devant lui. Je l’ai observé, comme tant d’autres, abuser les plus faibles, faire pleurer des jeunes femmes et des moins jeunes. Comme un enfant plus fort que les autres dans la cour de récré qui cherche les limites en harcelant les plus fragiles». Vahina Giocante, elle, dit avoir échappé à ces mauvais traitements. «J’ai la chance d’avoir été épargnée par la bête car mon ex-beau-père dont il était très proche, l’a appelé avant que l’on tourne ensemble et lui a dit “pas touche à ma petite belle fille” . J’ai eu la chance de connaître le Gérard paternaliste».

«Mais je ne peux plus taire d’avoir été le témoin de ce même homme tel Dr Jekyll et Mister Hyde la main dans la culotte d’une figurante pendant une prise, de voir le visage de cette femme rouge de honte essayant de serrer ses jambes pour empêcher les gros doigts de Gérard de tripoter son intimité, ne pouvant pas se défendre pour ne pas “gâcher” la prise, raconte-t-elle, sans pour autant préciser la date du tournage ou le nom du film. La seule chose que j’ai pu faire c’est d’aller voir le premier assistant pour qu’il déplace cette pauvre proie aussi loin que possible de son prédateur. Je n’ai pas fait plus ! Comme la majorité des techniciens ou des “inférieurs hiérarchiques” il valait mieux se taire !».

«Amis , collègues , revenons à la raison et à la compassion. Arrêtons cette hypocrisie terriblement gênante . Nous parlons ici de vies brisées, et je ne parle pas de celle de Gérard qui en a bien profité et bien trop longtemps. Je parle de ces femmes dans l’ombre qui en plus d’avoir été souillées ne trouvent aucune grâce à vos yeux ! Le droit de cuissage et la fête sont finis ! Place à la justice et la justesse», a-t-elle conclu.