La Bibliothèque nationale de France a été victime de vols de livres rares russes qui ont touché d’autres institutions en France, en Suisse, en Pologne et dans les pays baltes, a-t-elle indiqué mercredi à l’AFP. «Nous avons été victimes de vols, et nous avons déposé plainte. Nous ne commentons pas les faits, qui font l’objet d’une enquête», a indiqué à l’AFP une porte-parole de la BnF, confirmant des informations du Monde mercredi et du Parisien début janvier. Une plainte a été déposée en novembre. Le nombre de vols n’a pas été précisé.

L’affaire avait été révélée en Pologne en novembre. En France, elle a déjà donné lieu à trois mises en examen pour des vols à la bibliothèque universitaire de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Bulac) et de l’ENS Lyon. Commis par des Géorgiens d’après les premiers éléments de l’enquête, les vols visent des éditions originales ou rares de grands écrivains russes comme Alexandre Pouchkine, conservées dans des collections en dehors de Russie.

La section du parquet de Paris chargée de la délinquance organisée a d’abord saisi la Brigade de répression du banditisme (BRB) d’une enquête pour vol commis en bande organisée. Les enquêteurs ont ensuite fait un rapprochement avec des faits semblables commis à Lyon. Les investigations sont confiées à l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCLBC).

Le Parisien avait évoqué début janvier le mode opératoire suivi à la Bibliothèque de l’Arsenal, un site de la BNF: demander à consulter ces volumes, et les remplacer par des copies réalisées avec grand soin. En Pologne et dans les pays baltes, en deux ans, des rayons de littérature russe du XIXe siècle ont été pillés de la même manière dans des bibliothèques, avec un mode opératoire de plus en plus sophistiqué.

Lundi en Estonie, un homme appelé Beqa Tsikeridze a été condamné pour le vol de livres de Pouchkine et Nicolas Gogol à l’université de Tartu, à deux ans de prison, cinq ans d’interdiction du territoire et 158.000 euros de dommages et intérêt. La BNF a précisé avoir renforcé ses procédures de sécurité, qu’elle révise régulièrement.