Le mandat de Catherine Pégard, à la tête du château de Versailles depuis près de douze ans, ne sera finalement pas prolongé par le truchement d’un amendement à la loi Paris 2024. Âgée de 68 ans l’ancienne journaliste et ex-conseillère de Nicolas Sarkozy est frappée par la limite d’âge mais l’exécutif voulait prolonger sa mandature. Mercredi 25 janvier, après un débat mouvementé au Sénat, l’amendement dit «Pégard» a finalement été retiré.
Nommée à la tête de l’établissement en 2011 par Nicolas Sarkozy, Catherine Pégard cumule trois mandats sous trois présidents différents. Un record. Depuis le 5 mars 2021, elle a été maintenue à la tête de l’établissement public au titre de l’intérim. Le temps de lui trouver un successeur ? L’Élysée n’a pas semblé pressé de désigner un nouveau patron pour le domaine national ; mieux, en dépit des statuts qui fixent une limite d’âge pour ce poste, la majorité a trouvé une astuce pour accorder encore quelques mois à la présidente de Versailles. La programmation d’épreuves des Jeux olympiques dans le parc du château tombait à pic. François Patriat, patron des sénateurs LREM, a déposé un amendement au projet de loi JO 2024 permettant à Catherine Pégard d’être prolongée à la tête de l’établissement pour lui permettre d’organiser les épreuves.
Mercredi, en séance publique, tous les autres groupes du Sénat sont tombés à bras raccourcis sur le texte. Dominé par le thème «fait du Prince» et «République exemplaire», le débat a fini par donner raison aux opposants à l’amendement.
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«Le groupe Union centriste a farouchement exprimé son opposition à la méthode. Ce n’est pas notre travail de législateur», a déploré le centriste Arnaud de Belenet. «Quand on veut promouvoir la République exemplaire, on ne propose pas des amendements comme ça !», a renchéri Michel Savin.
De son côté, la ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra a soutenu : «on sera plus fort avec Catherine Pégard». L’amendement aurait été «téléguidé» par Matignon, d’après le média La Lettre A.