Emmanuel Macron a décidé de renoncer au déplacement prévu des boîtes des bouquinistes installées sur les quais de la Seine en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de l’été prochain à Paris, a annoncé mardi 13 février l’Élysée.

«Constatant qu’aucune solution consensuelle et rassurante n’a pu être identifiée avec ces acteurs», «le président de la République a demandé au ministre de l’Intérieur et au préfet de police de Paris que l’ensemble des bouquinistes soient préservés, et qu’aucun d’entre eux ne soit contraint d’être déplacé», a-t-on expliqué de même source. Selon son entourage, le chef de l’Etat leur manifeste ainsi «son attention considérant qu’il s’agit d’un patrimoine vivant de la capitale».

L’été dernier, les bouquinistes avaient été informés par la préfecture de police de Paris que pour des raisons de sécurité, plusieurs centaines de boîtes de livres installées le long des quais devaient être temporairement déplacées quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet sur la Seine.

Depuis, ils se battaient pour que ces boîtes restent en place, scellées le temps des préparatifs. Déjà délaissés par les Parisiens et fragilisés par le Covid-19, ils estimaient que beaucoup d’entre eux n’auraient pas survécu à ce déplacement. Quelque 16 millions de touristes sont attendus dans la capitale pendant les Jeux.

Cette décision intervient alors que le ministère de l’Intérieur a une nouvelle fois rabaissé le nombre maximal de spectateurs pouvant assister à la cérémonie d’ouverture en le passant, fin janvier, à environ 300.000 personnes. Le projet initial était d’ouvrir la soirée à environ un million de spectateurs qui assisteraient au défilé des athlètes et au spectacle conçu par Thomas Jolly tout au long des quais de la Seine. Mais aux doutes sur l’opportunité d’une telle première se sont ajoutées les incertitudes sur les conditions de sécurité de cette manifestation, incertitudes encore renforcées depuis les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre et la riposte à Gaza. La jauge avait déjà été abaissée une première fois par Gérald Darmanin à 600.000 cet automne, pour encore être divisée par deux aujourd’hui.

Au point que de plus en plus de doutes émergent sur la faisabilité d’un tel événement qui s’étend sur plus de 6 kilomètres, du pont d’Austerlitz en amont au pied de la tour Eiffel. La confusion est d’autant plus grande que l’exécutif lui-même a multiplié les couacs sur la question. Amélie Oudéa-Castéra, à l’unisson avec le comité olympique, expliquait encore en décembre qu’il n’y avait pas de plan B, pas d’alternative à la cérémonie sur la Seine. La ministre des Sports se trouvait cependant contredite quelques jours plus tard par Emmanuel Macron, assurant qu’il y avait «évidemment des plans B et C», sans s’étendre davantage sur le sujet.