Aya Nakamura, la chanteuse française la plus écoutée au monde, participera-t-elle à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris ? Rien n’a été confirmé encore, mais l’évocation de cette simple hypothèse révulse certains, notamment à l’extrême droite. Au point que la ministre de la Culture s’est fendue d’une mise au point mardi devant les sénateurs, alors qu’elle avait esquivé la question la veille, en marge d’une conférence de presse sur le programme culturel français pendant les jeux.
Interrogée par les sénateurs, mardi en fin de journée, dans le cadre d’une audition générale devant la commission de la Culture, de l’Education, de la Communication et du Sport, Rachida Dati a mis en garde ceux qui critiquent l’hypothèse en leur demandant de bien peser leurs arguments. «Attention aux prétextes, a lancé la ministre. S’attaquer à une artiste pour ce qu’elle est, est inacceptable. C’est un délit.»
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Sans les citer nommément, la ministre fait référence aux manifestations dernières qui ont décrié l’idée qu’Aya Nakamura puisse participer à la cérémonie d’ouverture de JO, mise en scène par Thomas Jolly, peut-être en chantant du Edith Piaf, autre chanteuse mondialement reconnue. Samedi, une dizaine d’activistes identitaires avait brandi une banderole sur les berges de la Seine, dénonçant les origines maliennes de la chanteuse. Dimanche, des huées ont surgi à la simple évocation de son nom lors d’un meeting de Reconquête, parti d’Éric Zemmour. Mardi matin, l’ancienne députée Marion Maréchal, tête de liste du même parti aux Européennes, a renouvelé ses critiques en dénonçant un choix qui entend, selon elle, «représenter la France multiculturelle, la France qui ne chante pas français». »Cette chanteuse ne chante pas français», a-t-elle ajouté sur BFMTV.
Rachida Dati est allée plus loin dans sa défense de la chanteuse en répondant à ceux qui mettent en doute le talent d’Aya Nakamura. «Les choix, les goûts… Vous n’aimez pas ; d’autres aiment, a-t-elle philosophé. Chacun est libre de ses appréciations.» La ministre avait probablement en tête les résultats de l’étude du Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) sur l’état du marché français de la musique, tout juste publiés. «Aya Nakamura est dans le top des ventes de 46 pays, c’est un instrument du soft power français et les polémiques indignes n’y changeront rien», avait lancé mardi matin le responsable du Snep Alexandre Lasch, sous les applaudissements de 200 représentants de la filière musicale française.