Comme en France pour les César, les prétendants américains ne se bousculent pas pour animer les Oscars. Une mission où l’on ramasse plus de coups (au figuré et au propre depuis la gifle de Will Smith sur Chris Rock) que de lauriers. Quoi qu’il se passe le12 mars prochain au Dolby Theater lors de la 95e cérémonie des Oscars, on ne pourra pas à reprocher au présentateur Jimmy Kimmel d’avoir tout donné pour égayer la soirée.
Acceptant pour la troisième fois de jouer les maîtres de cérémonie, Jimmy Kimmel a tout donné dans un premier clip de réclame pour le grand jour. L’animateur a enrôlé deux des stars de Top Gun Maverick, qui a ressuscité le box-office américain, pour parodier une scène culte du film porté par Tom Cruise.
Dans cette séquence, Jon Hamm et Charlie Parnell reprennent leur rôle de généraux de l’armée. Mais au lieu de notifier son ordre de mission Pete »Maverick » Mitchell (Cruise), ils font face à Jimmy Kimmel en uniforme.
«Je dois admettre que je ne m’attendais pas à ce qu’on me demande à nouveau de présenter les Oscars», s’étonne Jimmy Kimmel dans la bande-annonce. De marbre, Jon Hamm réplique : «Votre mauvaise réputation vous précède. Nous avons demandé à beaucoup de gens avant vous». Et Hamm d’énumérer les candidats qui avaient ses faveurs : «Steve Martin, Steve Carell, Steve Buscemi, Steve Austin, Steve Seagal, Steve Urkel, Steve de Blue’s Clues. Et encore ce sont seulement tous les Steve auxquels on a pensé.»
Dans une allusion taquine à l’infamante gifle de Will Smith sur Chris Rock, Charlie Parnell prend le relais. «Le diffuseur des Oscars ABC nous a demandé de trouver un présentateur imperturbable, inébranlable». «Ça tombe bien je ne supporte pas qu’on me bouscule et me tape. Je pleure si on me touche», répond Jimmy Kimmel qui se dit avoir été contraint d’accepter car «la faillite des cryptomonnaies l’a conduit à la banqueroute». La réponse fait blanchir ses supérieurs. Même pas rassurés par le soutien à Kimmel de «l’amiral» Billy Crystal. Le comédien, qui fait une courte apparition dans ce détournement, a été un des maîtres de cérémonie les plus emblématiques des Oscars.
Jimmy Kimmel, déjà de corvée d’animation en 2017 quand La La Land avait été annoncé par erreur vainqueur du trophée du meilleur film avant que la bonne enveloppe ne soit ouverte et ne désigne Moonlight, s’autoflagelle avec humour. «J’ouvrirai la soirée avec un numéro musical ou de danse. Je pourrai aussi faire une blague éculée sur mes sous-vêtements ou lancer une ovation pour un vieux talent vénéré. Si ça passe, il ne reste que quatre ou cinq heures avant que nous donnions le titre de meilleur long-métrage au bon film, espérons-le», plaisante Jimmy Kimmel. Beau joueur et pas rancunier. Espérons que ce pastiche donne le ton de la cérémonie de mars où le film de science-fiction Everything, Everywhere, All At Once, l’amitié brisée des Banshees d’Inesherin et le récit d’enfance de Steven Spielberg The Fabelmans font figure de favoris.