Les Néerlandais de The Analogues n’ont pas attendu la sortie de Now and Then, single inédit et aidé de l’intelligence artificielle des Beatles pour rendre hommage au répertoire du meilleur groupe de l’histoire de la pop et du rock.
Alors que des dizaines de formations s’amusent à singer les Fab Four en imitant chacune de leurs mimiques et en s’efforçant de leur ressembler, ces musiciens se concentrent sur le son et les arrangements de John, Paul, George et Ringo. En choisissant de jouer le répertoire tardif du groupe, celui d’après les tournées, ils n’ont pas choisi la facilité.
Conçus en studio pendant des longues heures, additionnant les couches instrumentales et vocales, les Beatles ont placé la barre très haut. Eux-mêmes n’ont jamais eu à jouer ces pièces complexes. Bart Van Poppel, 67 ans, fondateur de The Analogues, est lui-même multi-instrumentiste (basse, guitare, claviers, percussions, chant). «Nous avons la particularité de n’utiliser que du matériel de l’époque des Beatles», dit-il. Voilà quinze ans que ce fétichiste du son accumule des pièces devenues des raretés avec les années. «Nous venons de trouver une Telecaster en palissandre de la même série que celle de George, en Italie» s’emballe-t-elle en désignant l’instrument. «Nous achetons beaucoup d’instruments aux États-Unis et en Allemagne. Cela nous a pris quinze ans pour rassembler l’instrumentarium nécessaire. Et ce n’est pas fini.»
Les micros sont identiques à ceux du concert donné en janvier 1969 sur le toit du QG londonien du groupe. C’est pour cette raison que le son produit par The Analogues, qui sont jusqu’à 16 sur scène, est si proche de celui des albums des Beatles. Sur les pièces les plus exigeantes comme I am The Walrus, Glass Onion ou Savoy Truffle, c’en est même troublant.
Dans l’absence de relevés des arrangements, les musiciens ont dû les reproduire en se fiant uniquement à leurs oreilles, en tâtonnant souvent. Actifs depuis une dizaine d’années, The Analogues donnent entre 80 et 100 concerts par an. Un beau succès alors que la concurrence est féroce. «Je suis allé voir les Fab Four, mais ce n’est pas pareil: ils utilisent des synthétiseurs», eplique le leader des Analogues. Une hérésie! Parfois, le groupe joue certains des albums tardifs du groupe anglais (Sgt Pepper, Magical Mystery Tour, The White Album ou Abbey Road) dans leur intégralité.
D’autres fois, comme dans les deux concerts qu’ils donnent salle Pleyel, ils opèrent une sélection de titres de la période 1966-1970.«Les Beatles ont arrêté de donner des concerts en 1966 parce qu’ils ne pouvaient pas reproduire leurs morceaux su r scène. Mais rien ne nous arrête, pas même les titres les plus complexes», conclut Bart Von Poppel avec un large sourire.