Ils semblent capables de produire n’importe quel son avec leur bouche: en Angleterre, des beatboxers, qui ont pour beaucoup commencé sur les réseaux sociaux, s’affrontent désormais sur scène dans des batailles aux airs de concert. Ils y sont de plus en plus nombreux. A en croire Alex Hackett, un Britannique de 30 ans connu sous le nom d’«Abh» dans le monde des beatboxers, n’importe qui peut faire du beatboxing.

Ce genre musical, qui existe depuis des siècles dans diverses cultures et sous différentes formes, a émergé avec l’explosion du hip-hop dans les années 1970 et 1980. En Angleterre, il est en pleine croissance grâce à de nouveaux venus après les confinements.

«En 10 ou 15 minutes, tout le monde peut s’y mettre», assure Alex Hackett, en se lançant dans des sons hyper rythmés, comme des percussions, mais produits juste avec sa bouche. «Vous pouvez laisser sortir toute la créativité qui est en vous sans avoir besoin de quoi que ce soit d’extérieur», complète Tommy Lewis ou «Tmy», qui vit à Londres. «Vous pouvez vraiment sortir des sons incroyables».

Depuis la scène, lors d’une compétition à Tamworth, près de Birmingham (centre de l’Angleterre), s’élève une impressionnante variété de rythmes, au point qu’il est difficile de croire qu’il n’y a pas d’instrument de musique.

Beaucoup de ces artistes se sont rencontrés en ligne, pendant les confinements, lors de la pandémie de Covid-19, raconte Vic Brown, président de New Urban Era, qui a organisé la compétition de Tamworth. «Beaucoup ont commencé à faire des “battles” en ligne puis ont progressé et maintenant, ils viennent sur la scène du beatboxing et commencent à profiter de la communauté», explique-t-il. Ces artistes viennent parfois de loin, comme Luke Chong qui est de Singapour. «J’ai rencontré beaucoup de gens, vu beaucoup de nouveaux visages et j’ai appris beaucoup de techniques et de compétences», se réjouit cet homme de 23 ans, qui se fait appeler «Handfx».

En France, le beatbox est déjà «un phénomène de grande ampleur», raconte Alex Hackett. «La France est en train de tout déchirer», poursuit-il. Mais les Britanniques ont un style particulier, «une musique basse vraiment incroyable», inspirée de tous les genres inventés dans le pays.

Ce style musical semble cependant peu inspirer les femmes. A la compétition de Tamworth, il n’y en avait pas une seule. «C’est quelque chose que nous essayons d’améliorer», explique Vic Brown.