Miss France 2023 Indira Ampiot est arrivée sur la place Édouard VII ceinte de son écharpe royale. Sa «cour» a cherché dans quelle file elle devait patienter pour entrer dans le théâtre parisien et l’a aidée à remettre son manteau. Deux queues serpentaient en parallèle sur plusieurs mètres selon l’ordre alphabétique. Patrice Leconte s’est dirigé vers la plus courte. «Monsieur Leconte, une photo ?» a demandé un photographe en brandissant son appareil. «Je ne veux pas quitter ma place», a répondu le réalisateur des Bronzés qui s’est laissé immortaliser sans broncher.

Ce lundi soir, Daniel Benoin, directeur du théâtre Anthéa d’Antibes, Pascal Legros patron d’Édouard VII et la fondation Raymond Devos avaient prévu de saluer la mémoire de l’humoriste disparu en juin 2006 avec un spectacle de comédiens chargés de dire ses textes. «Attention on ferme les portes à 20h15» avaient prévenu les organisateurs. Peine perdue. Le public a stationné jusqu’à 20h30.

À l’entrée du théâtre, un bracelet bleu était distribué aux VIP pour rejoindre le buffet à la fin du spectacle. Miss France placée dans le hall oubliait de sourire. Leconte se précipitait sur l’attachée de presse Nicole Sonneville pour obtenir son billet. Dans les escaliers qui mènent dans la salle se croisaient Muriel Robin, sa femme Anne Le Nen, Hippolyte Girardot, Nagui et son épouse…

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Assis côte à côte, Sophie Davant et William Leymergie discutaient, Anny Duperey ne semblait pas reconnaître Régis Lapaslès installé tout près d’elle, Bruno Debrandt, le héros de la série Caïn est venu seul, Danièle Thompson cherchait des amis dans la salle, Dominique Segall, attaché de presse de vedettes saluait un couple de copains et Jacqueline Franjou, la responsable du festival de théâtre de Ramatuelle (Var).

«La ministre de la culture ne viendra pas», a murmuré un proche à 20h22. «Elle a annulé sa venue à cause des événements», a déploré un autre. Rima Abdul Malak avait pris soin d’envoyer un représentant que le magicien Eric Antoine s’est empressé de taquiner. «Top, replacement , il faut boucher les trous!» a lancé une ouvreuse dans son téléphone portable. Les rangs se sont resserrés.

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Sur scène, les yeux rivés sur un manuscrit, huit comédiens dont Daniel Benoin le metteur en scène, se sont succédé pour lire les mots du génial Raymond Devos. Nez rouge et nœud papillon assorti, Patrick Chesnais, François Berléand -très bien dans le sketch de La mer démontée-, Christophe Alévêque, Stéphane Guillon, Sylvie Testud, Zabou Breitman, Michel Boujenah a été le seul à jouer Le Penseur de Devos.

Catherine Doltot, président de la fondation Raymond Devos, le représentant de la ministre de la Culture ont décerné à Muriel Robin et à Alex Lutz un prix récompensant leur action en faveur de la langue française. En costume crème, la «sœur» de Pierre Palmade avait confié qu’elle avait le trac. «Vous n’êtes pas tous contre moi pourtant!». Elle a hésité en lisant le discours qu’elle avait préparé, a demandé de l’aide à Alex Lutz avant de lui reprendre la page. «Je suis d’accord avec ce que dit Raymond Devos, a observé Muriel Robin, on peut rire de tout, le rire désamorce les choses… », a-t-elle soufflé. On ne pouvait pas ne pas penser à Pierre Palmade mis en examen pour homicide involontaire. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, son amie de trente-cinq ans s’est exprimée officiellement pour la première fois devant des caméras depuis l’accident qu’il a causé le 10 février. Elle a affirmé qu’elle pensait «essentiellement» aux victimes et souhaité que la «justice fera ce qu’il faut».