«J’avais environ dix ans quand je découvrais Alexandre Dumas. Je le découvre encore…» Le grand cinéaste Jean Renoir ne feignait pas la modestie quand il évoquait la richesse de l’univers de Dumas. Naturellement, on le retrouve dans le catalogue de l’exposition Alexandre Dumas à l’écran: de l’aventure à la démesure, qui fait revivre en images et en témoignages l’histoire d’amour entre le grand écran et l’œuvre dumasienne.
L’idée de découverte est assurément ce qui a guidé la fondation Pathé en rassemblant sur trois niveaux, jusqu’au 15 juillet, quelque 200 documents, près de 100 extraits de films, des costumes, des accessoires, des photographies. Cette cinématographie des relectures des romans historiques d’Alexandre Dumas père permet aux visiteurs de se replonger non seulement dans l’histoire du cinéma mais aussi de faire revivre les héros de notre enfance qui avait pour nom d’Artagnan, ses trois amis Athos, Porthos et Aramis, sans oublier bien sûr le comte de Monte-Cristo.
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De nombreuses affiches, fruit d’un long travail de compilation, raviveront les mémoires. Ainsi au détour d’une promenade dans le musée de la fondation, les yeux se poseront sur celle de Kean (1957), coréalisé par Francesco Rosi et l’immense acteur italien Vittorio Gassman, qui a trouvé certainement dans ce personnage aussi shakespearien que dumasien un rôle à sa démesure.
Un peu plus loin, le cinéphile dumasien pourra s’émerveiller devant le dessin cinématographique du film de George Sidney Les Trois Mousquetaires (1948) qui réunissait Gene Kelly dans le personnage de l’intrépide Gascon et Lana Turner dans le rôle de la machiavélique Milady de Winter.
Les nostalgiques auront une petite larme en revoyant quelques souvenirs du tournage des Trois Mousquetaires, – réalisé en deux parties comme celui que l’on va bientôt découvrir à l’écran -, de Bernard Borderie qui avait eu la belle idée de confier à Mylène Demongeot la difficile tâche d’incarner la perversité incarnée: la belle et troublante Milady de Winter.
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Ici et là, au hasard d’une déambulation, l’amoureux des héros de Dumas pourra découvrir le story-board de La Reine Margot et sa robe tachée de sang, mais aussi l’histoire secrète de l’adaptation de La Tulipe noire avec Alain Delon. La geste du père des Mousquetaires et de ses relectures est gigantesque. Victor Hugo l’avait comme toujours parfaitement défini: « Alexandre Dumas féconde les âmes, les cerveaux, les intelligences…»
» Alexandre Dumas à l’écran, jusqu’au 15 juillet à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Paris XIIIe, 7 €.