L’écrivain mexicain José Agustin est décédé mardi à 79 ans dans sa maison de Cuautla (centre du Mexique), a annoncé sa famille qui le décrit comme un «promoteur de toutes les formes de contre-culture». Le ministère de la Culture mexicain a regretté sur les réseaux sociaux «la triste disparition de José Agustin, conteur, essayiste, scénariste de cinéma, traducteur, dramaturge et journaliste mexicain».

Né dans le port d’Acapulco en 1944, il rompt dès ses premiers romans, tels que La tumba (1964) et surtout De perfil (1966) (traduit en français par Mexico midi moins cinq), avec la solennité de la littérature mexicaine pour donner une voix aux jeunes qui, dans les années 1960, luttaient pour plus de libertés, qu’elles soient politiques, sociales ou sexuelles.

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C’est par ce livre qu’est lancée «La onda» (la vague), mouvement littéraire irrévérencieux, ironique et iconoclaste, allié à la musique rock et au phénomène de contre-culture dans lequel se reconnaissait la jeunesse mexicaine. «C’était un rebelle avec une cause, aux manières affables, faciles à vivre et à la brillance infinie (…) qui a tout nourri: la littérature, le théâtre, la musique, le cinéma», a déclaré la secrétaire mexicaine à la Culture, Alejandra Frausto, dans un communiqué.

Amateur de rock and roll, il admirait Elvis Presley, qui lui a inspiré le titre de son autobiographie El rock de la carcel (Jailhouse rock), publiée en 1984, et a lancé en 1990 un recueil d’essais sur la musique. Son roman Deserted Cities (1982), où les vicissitudes d’un couple se mêlent à une critique acerbe de l’American way of life, a été porté à l’écran en 2016 sous le titre You’re Killing Me Susana, avec l’acteur mexicain Gael García Bernal.

En décembre 1970, il est arrêté et emprisonné à Mexico pour possession de marijuana. Pendant les six mois passés derrière les barreaux, il a écrit Se está haciendo tarde, publié en 1972 et considéré comme l’une de ses œuvres phares (Acapulco 72 dans son édition en français). Son état de santé était fragile depuis 2009, conséquences d’une chute lors d’une séance de dédicaces à Puebla. Depuis cet accident, José Agustin vivait reclus, avec sa seconde épouse, dans sa maison de Cuautla. Il avait trois enfants.