Pourquoi faire simple quand on peut être original ? Dans son premier one-man-show, Authentique, David Castello-Lopes surprend le public avec un spectacle truffé d’histoires loufoques et animée par des extraits vidéos tirés de ses chroniques Intéressant sur Arte et Suisse ? diffusé sur la RTS.
L’objectif : prouver que même celui qui à l’air 100% authentique a toujours en lui une part d’artifice. David Castello-Lopes disserte sur les mécaniques qui expliquent ce phénomène : la vanité, la mauvaise foi, les tics de langage, les biens positionnels. Les histoires successives démontrent que tous les êtres humains ont simplement le pouvoir de «faire genre».
À la Cité des Congrès de Nantes, en avril, l’homme de 42 ans lance la soirée avec un «atelier participatif» avec ses 1900 spectateurs. Tout commence par une vidéo d’Emmanuel Macron à la Foire de Châlons-en-Champagne le 1er septembre 2016, venu voir «la vraie vie des vraies gens». L’humoriste, ancien chef du service vidéo du Monde, questionne le public : qui sont «les vraies gens» ? Après avoir défilé plusieurs photos sur l’écran géant au fond de la scène, le verdict tombe: «les vraies gens sont ceux qui ne sont pas riches».
Dans son spectacle, le journaliste n’est jamais loin de l’humoriste. Animé par l’envie d’être efficace, intéressant et factuel, l’homme d’origine portugaise et de confession juive se montre le plus direct possible dans ses blagues. «Il faut enlever tout ce qui n’est pas d’une extrême importance», estime-t-il. Bourré d’autodérision, le chroniqueur sur France Inter se livre également sur sa vie et raconte toutes les fois où, lui aussi, était convaincu d’être authentique.
Le résultat est d’autant plus convaincant que le propos est original et les plaisanteries ont des airs de jamais entendu. De l’histoire de l’hymne du Portugal aux publicités des années 1980, en passant par le grand moment de son interview avec François Hollande en janvier, le one-man-show porte bien son nom.
Le résultat est d’autant plus rafraîchissant que David Castello-Lopes s’évertue à cultiver une originalité que beaucoup d’humoristes n’ont pas ou ont perdue. L’ancien étudiant de l’université de Barkeley en Californie n’est pas passé par l’école des Comedy Clubs parisiens, dont on détecte trop souvent les recettes. Les blagues en dessous de la ceinture en moins, une bonne dose de sincérité, voilà la recette parfaite pour faire craquer le public la fin d’un show d’une heure et demie, presque trop court.