«Elle s’appelle Michèle», c’est une «petite française née en Provence ». Michèle Torr s’est beaucoup livrée dans ses chansons. Chanteuse un peu oubliée de la vague yé-yé, l’artiste à l’accent du sud a ponctué la vie de Français grâce à des tubes comme «Emmène-moi danser ce soir», «J’en appelle à la tendresse» , «Lui» ou «L’amour est bleu». Une discographie riche et remise au goût du jour grâce à de nombreuses tournées. Ce 7 avril, la grande Michèle fête ses 77 ans. En 2002, elle se confiait longuement à Thierry Ardisson dans Tout le monde en parle – disponible sur la chaîne INA Arditube.
Chanter est une vocation. À l’âge de six ans, elle remporte un télécrochet en interprétant «Bonbons caramels» d’Annie Cordy. « On n’a pas peur quand on est tout petit, on ne doute de rien. On est sûr de soi. Moi, je n’avais aucun doute : je devais être chanteuse.» Michèle Torr remporte télécrochet sur télécrochet et donne ses gains à ses parents. De fil en aiguille, elle passe des auditions. Le PDG de la maison de disques Philipps lui fait enregistrer ses premières chansons et la voilà lancée. Elle est présente sur la mythique photo «Salut les copains» signée Jean-Marie Périer.
En 1964, elle fait son premier Olympia en levé de rideau de Claude François. Trois chansons pour convaincre. « Quand je suis arrivée sur scène et que j’ai vu au premier rang Jean-Claude Brialy, qui me portait, le trac est passé», se souvient-elle. Tout va bien donc pour celle qui a été élue «les plus beaux yeux de la Côte d’Azur» en 1964 par un jury composé de Charlie Chaplin et Joseph Kessel. Premier accroc, Claude François, qui n’a jamais aimé la concurrence, tacle la chanteuse. «Il trouvait que je roulais trop les “r” et que j’avais trop de vibrato.»
L’été suivant, alors qu’elle est en tournée à Marseille, sa mère se tue avec la voiture qu’elle lui a offerte avec ses premiers cachets. Son coup de foudre avec Christophe, le père de son enfant qu’il a refusé de reconnaître avant de renouer des liens avec lui, tourne court. Pour couronner le tout, sa maison de disques met fin à son contrat. «À cet instant, mon fils m’a sauvé. Et j’ai eu un électrochoc car ça m’a fait réagir. Je me suis dit : “Quoi moi qui chante si bien ? Ils n’ont rien compris.” Et je suis repartie», signale-t-elle. Jusqu’en 1980, les tubes s’enchaînent et Michèle Torr devient la chanteuse romantique par excellence. Des ritournelles éternelles.
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