Une récompense de plus pour Oppenheimer qui cimente un peu plus sa position d’archi-favori aux Oscars du 10 mars prochain. Son réalisateur Christopher Nolan a remporté samedi le principal prix du syndicat des réalisateurs américains (DGA), un baromètre fiable pour les Oscars. En près de 80 ans, neuf fois sur dix le lauréat de la guilde remporte l’Oscar de la meilleure mise en scène. La dernière fois qu’il y a eu désaccord était en 2020. La DGA avait plébiscité Sam Mendes pour 1917, les Oscars Bong Joon Ho pour la palme d’or Parasite.

Réputé pour ses superproductions complexes qui font le plein au box-office, Christopher Nolan a toujours eu plus de mal à s’imposer dans la saison des prix. Oppenheimer est sa première victoire aux DGA Awards en cinq nominations ! En piste pour Memento, The Dark Knight, Inception et Dunkerque, il était revenu bredouille. Aux Oscars, où Oppenheimer est en lice dans treize catégories, la statistique est la même avec cinq nominations infructueuses dans les sections mise en scène et scénario.

«L’idée que mes pairs pensent que je mérite ce prix signifie tout pour moi», a déclaré, sur la scène des DGA Awards, le Britannique en évoquant son long-métrage consacré au père de la bombe atomique, J. Robert Oppenheimer, incarné par l’acteur irlandais Cillian Murphy. En recevant son médaillon, Christopher Nolan a remercié son équipe pour avoir donné vie à ses ambitieuses visions, notamment en créant une réplique époustouflante du premier essai de la bombe atomique : «Désolé, les gars ! Tout dépend de vous et de vos équipes. Et vous n’avez jamais été aussi performants qu’en réalisant Oppenheimer».

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Les autres réalisateurs qui concouraient cette année pour le prix du meilleur film de l’année décerné par la DGA étaient Martin Scorsese pour Killers of the Flower Moon, Greta Gerwig avec Barbie, Yorgos Lanthimos et ses Pauvres Crétaures et Alexander Payne avec Winter Break. Mais cette année, seuls trois des nommés des DGA Awards seront en lice à l’Oscar de la meilleure réalisation.

Signe de l’internationalisation grandissante des Oscars, la branche des metteurs en scène qui décide des cinq prétendants à la statuette, le 10 mars prochain, s’émancipe de la DGA sur deux heureux élus en nommant la Française Justine Triet (Anatomie d’une chute) et l’Américain Jonathan Glazer pour son portrait glaçant de la Shoah vue à travers le quotidien des responsables nazis d’Auschwitz, La Zone d’intérêt. Deux films, dont la langue principale n’est pas l’anglais.

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L’afflux de nouveaux membres aux Oscars conduit de plus en plus l’Académie à diverger des guildes, considérées comme précurseurs. Ainsi les Oscars ont préféré sélectionner Sandra Hüller plutôt que Margot Robbie dans la catégorie meilleure actrice. Le syndicat des acteurs (SAG) avait lui opté pour l’interprète de Barbie.

Oppenheimer n’était pas le seul lauréat des DGA Awards. Le prix du meilleur premier film est allé à Céline Song pour son intimiste et très personnel Past Lives -Nos vies d’avant sur les retrouvailles de deux amis d’enfance. Le long-métrage est en lice pour deux Oscars.

Le prix du meilleur documentaire est allé à 20 jours à Marioupol qui relate l’arrivée de la guerre dans une ville ukrainienne devenue le lieu de l’une des batailles les plus sanglantes de l’invasion russe. «Aujourd’hui, ma ville natale a été bombardée et sept personnes ont été tuées, dont trois enfants. C’est donc un jour triste», a déclaré le réalisateur Mstyslav Chernov. «En même temps, je reconnais le pouvoir du cinéma… lorsque ces gens fuient les bombes qui leur tombent dessus, ils vont s’asseoir dans les sous-sols et pour combattre leur peur, ils regardent des films», a-t-il ajouté.

Les DGA Awards récompensent également les œuvres de télévision: la dystopie apocalyptique zombie The Last of Us a remporté le prix du meilleur épisode de série dramatique, et The Bear, plongée frénétique dans l’arrière-cuisine d’un restaurant de Chicago, celui de la comédie.