Didier Bourdon, Chantal Ladessou, Camille Lou et Hakim Jemili ont de quoi sabler le champagne. Depuis sa sortie le 20 décembre, Chasse Gardée a attiré plus d’un million de spectateurs dans les salles obscures. La comédie réalisée par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier devient ainsi le premier film français de 2024 à franchir ce cap symbolique du box-office.

Plus d’un million d’entrées en quinze jours, c’est le signe d’un vrai succès populaire. Porté par un bon bouche-à-oreille, le film attire désormais un public «plus occasionnel» des cinémas. Même les Parisiens rentrés de vacances, qui d’ordinaire dédaignent les comédies populaires, poussent les portes pour aller le voir et ne s’attendaient certainement pas à en sortir avec le sourire aux lèvres. «Un peu partout en France, des exploitants nous ont rapporté avec voir vu revenir des clients absents depuis la réouverture des salles», se félicite Lucie Trampoglieri, directrice de la distribution d’UGC.

Avec cet élargissement du public et 30% d’augmentation du nombre de copies, Chasse gardée est partie pour être bien plus que la comédie française des fêtes de fin d’année où ses entrées avaient bondi 62% entre sa semaine de sortie et la suivante. Selon Lucie Trampoglieri, le film «fonctionne particulièrement bien dans les régions de chasse comme dans le Centre Val de Loire et la Nouvelle Aquitaine. Les villes qui réalisent le plus d’entrées sont Le Mans, Tours et plus étonnant, Abbeville dans la Somme.»

Contrairement à ce que l’affiche et la bande-annonce laissent à penser, cette comédie sur les soucis de voisinage entre néoruraux parisiens et chasseurs mais aussi entre générations est bien plus fine que prévu. Les répliques écrites par Antonin Fourlon sont toujours sur la ligne de crête : il n’y a aucun parti pris, chacun en prend pour son grade. Le casting est intergénérationnel. Les seconds rôles joués par Isabelle Candelier, André Penvern et Thierry Lhermitte sont bien servis. Finalement, seuls la maire de Paris Anne Hidalgo et ses adjoints PS, PC et EELV vont rire jaune. Saleté, chantiers interminables, arbres abattus pour mieux bétonner… le film détaille les raisons du départ des Parisiens de la capitale depuis leur arrivée au pouvoir. La réplique bien sentie sur les vélos autoriser à rouler devant les bus (en plus de celles réservées aux cyclistes) fait particulièrement mouche. Chasse gardée est aussi un film sur le bon vivre ensemble, ce qui dans le climat anxiogène actuel fait du bien.