«…Il me vient une idée, si l’on partait comme deux vieux fous. On habiterait à l’hôtel; on prendrait le café au lit; on choisirait un p’tit hôtel Dans un joli coin du midi..» En 1973 Michel Sardou avait chanté Les Vieux Mariés, une chanson d’amour prémonitoire. Elle racontait l’histoire de vieux amants, qui, après une vie bien remplie, décidaient de vivre leurs derniers jours dans le Midi. Le temps a passé et le chantre des Bals populaire, du paquebot France et des Lacs du Connemara a décidé de prendre sa retraite dans le Sud, le pays de son père adoré, Fernand, à la fin de la grande tournée nommée comme il se devait, Je me souviens d’un adieu.
Encore deux concerts et adieu. Deux galas géants qu’il donne samedi et dimanche à La Défense Arena. Preuve que cette fois c’est fini – il avait déjà donné une première tournée d’adieux en 2017 -, Michel Sardou a tout liquidé et entend rejoindre son épouse, Anne-Marie Périer. «Merci, Hidalgo, je me casse ! J’ai tout vendu, Paris, la Normandie. Je pars dans le Midi. Ma femme y est déjà», a-t-il expliqué au Parisien.
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Les Vieux Mariés par Michel Sardou, paroles de Pierre Delanoë et Michel Sardou, musique Jacques Revaux
Le farniente, le repos dans un décor radieux de lavande et de pins parasol, Michel Sardou ne rêve plus que de ça. Ce n’est plus «Aujourd’hui peut-être» comme dans la fameuse sérénade de Fernand Sardou, mais tout de suite comme il l’assène sans ambages: «La chanson et le théâtre, c’est fini. Sérieux. Le 30 mars, je suis en vacances, à la retraite».
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Avant de partir sous des cieux plus cléments, l’interprète de J’accuse n’a pas pour autant oublié d’égratigner quelques-unes de ses victimes favorites. Aya Nakamura et Juliette Armanet ont bénéficié de ses coups de griffe. La première, pressentie pour chanter aux JO de Paris, a essuyé son dédain, «C’est qui Aya Nakamura ?». Tandis que la contemptrice des Lacs du Connemara a eu le droit à une pique un tantinet méprisante, «Avec qui ? Ah, vous me parlez de la gonzesse! Je pense que cette fille s’est fait piéger par cette radio belge, que je connais…»
Sardou tiendra-t-il sa promesse d’aller jouer avec les dauphins, qui, semble-t-il, comprennent ses mots, et de ne plus jamais revenir sur cette scène qui depuis plus d’un demi-siècle lui a conféré une gloire artistique que même ses adversaires lui reconnaissent ? Le chantre des «Ricains» l’affirme et l’assure: «Oui, cette fois, je m’y tiens. Avant que je rechante, il faudra vraiment les allonger…». Peut-être, mais il n’est pas sûr que la nostalgie des tréteaux ne le rattrape un jour, « te souviens-tu d’un slow, dix ans plus tôt, déjà dix ans…»
Je viens du sud par Michel Sardou, paroles de Pierre Delanoë et Michel Sardou, musique Jacques Revaux